Afrique: Massacre des manifestants à Goma - Une question écrite adressée au Premier Ministre

Le massacre des manifestants, perpétré le 30 août dernier à Goma à la suite de l'appel d'une secte mystico-religieux "Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations" contre la Monusco, continue à alimenter la chronique politique.

Jusqu'à ce jour, des témoignages contradictoires fusent de partout pour expliquer les circonstances de ces incidents qui ont fait perdre la vie à une quarantaine de personnes, selon les dernières estimations. Alors que certaines langues pointent un doigt accusateur contre les forces de l'ordre dont les éléments auraient froidement tiré sur les manifestants, d'autres chargent plutôt la garde républicaine en mettant en exergue leur intervention musclée disproportionnée. Face à la controverse suscitée par ce drame, le député national Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa a cru bon d'interpeller le Premier ministre Sama Lukonde via une question écrite déposée le 4 septembre au bureau du Parlement. Cette initiative parlementaire, dans son entendement, vise à éclairer l'opinion tant nationale qu'internationale sur ce drame qui endeuille cette partie de la République démocratique du Congo (RDC). À l'en croire, le Premier ministre est tenu de justifier l'intervention d'une unité des forces spéciales de la garde républicaine dans la répression des activistes avant le début de la manifestation proprement dite.

En effet, après recoupage de quelques témoignages, il appert que les éléments de la police auraient fait une irruption à la radio et au temple de la secte où ils ont procédé à quelques arrestations en guise de dissuasion. Leur action a cependant mal tourné du fait de la résistance rencontrée sur les lieux. Le lynchage d'un policier, dans la foulée, est le détonateur ayant enclenché la furie des forces de l'ordre. Des coups de feu ont retenti de partout de sorte qu'il devenait difficile d'identifier les tireurs. Ce qui a nécessité l'intervention de l'armée face à une police dépassée et craignant d'autres complications, selon la version officielle. En plus des décès (une quarantaine selon plusieurs sources), plus d'une centaine de blessés ont été signalés.

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Dans sa question écrite, l'élu du Nord-Kivu s'étonne que, devant l'extrême gravité des faits, le gouvernement puisse s'interdire de prendre des mesures conservatoires à l'endroit des autorités politico-militaires provinciales impliquées. En réponse à sa préoccupation, une équipe gouvernementale constituée des vice-Premiers ministres chargés de la Défense nationale et de l'Intérieur et Sécurité ainsi que du ministre des Droits humains ont été dépêchés dans la ville de Goma pour s'enquérir de la situation. En attendant l'issue des enquêtes amorcées pour établir les responsabilités des uns et des autres, le commandant de brigade interarmées de la garde républicaine et le commandant du 19e régiment ont été arrêtés pour raison d'enquête. À noter que ces évènements violents s'inscrivent dans une série d'attaques et de manifestations contre la mission de l'ONU en RDC, accusée d'inefficacité dans la lutte contre les groupes armés.

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