Sénégal: Mi figue - mi-raisin, Mahamane Lamine ZENE livre sa première grosse opération de com

Ce haut- fonctionnaire de la Banque africaine de développement (58 ans) qui a levé le pied du plancher de l'institution de financement multilatérale, a abordé trois principaux volets: la sécurité, la situation socioéconomique et l'éducation, dans un contexte dominé par les préparatifs de la prochaine rentrée des classes.

Un niveau critique du poids de la dette s'élèvant à 5200 milliards FCA

Il ressort de ce coup de communication du Premier ministre que, le Niger, devant supporter les conséquences des sanctions économiques et sociales inhérentes aux sanctions décidées a son encontre par la CEDEAO, evolue dans un véritable gouffre financier lié au poids de la dette. Selon le chef du gouvernement de la junte militaire, Mahamane Lamine Zene, l'enveloppe totale de la dette s'élève aujourd'hui à 5200 milliards de FCfa. Elle se compose des dettes extérieures qui sont passées de 300 milliards FCFA en 2010 à 3 200 milliards aujourd'hui. S'y ajoute la dette interne qui se chiffrait à 16 miliards en 2010, nous en sommes en septembre 2023 à 2000 milliards.

Pour trouver un terrain d'entente avec la CEDEAO en vue de sortir du carcan des sanctions économiques et sociales, le Premier ministre de la transition nigérienne, M. Ali Mahamane Lamine Zene a assuré que son gouvernement » poursuit les discussions avec l'organe communautaire régional en vue d'une levée rapide de toutes les sanctions injustement infligées au Niger et à son peuple ». »Nous avons d'ailleurs rempli toutes les trois conditions qu'ils ont posées. Nous nous sommes montrés très ouverts au dialogue. Donc, on n'a pas arrêté les échanges avec la CEDEAO, nous les poursuivons et nous avons l'espoir que, sous la houlette d'un certain nombre de bonnes volontés, nous allons très rapidement parvenir à nous entendre pour que le Niger, qui n'a pas cherché à être sanctionné, se voit lever cet embargo qui lui a été imposé d'une manière précipitée », a-t-il souligné.

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Dénonçant l'illégalité de ces sanctions, il a fait remarquer que "nulle part dans le Traité de la CEDEAO, il n'a été prévu toutes ces mesures de fermeture des frontières, de la coupure d'électricité, d'empêcher que des médicaments arrivent dans un pays et même de menacer d'attaquer militairement un pays ».

Pourparlers sereins en cours avec la CEDEAO

Saluant cette approche privilégiant le dialogue, M. Ali Mahamane Lamine Zene a indiqué que "nous-mêmes, nous avons dit que les échanges ne doivent pas être interrompus, nous avons reçu à quatre reprises les délégations, nous avons effectué un déplacement, et nous avons bon espoir, dans quelques jours, de parvenir très rapidement à une entente pour que toutes ces mesures soient levées".

S'agissant de la question de la menace d'intervention militaire, que l'institution sous-régionale envisage d'entreprendre au Niger pour libérer et réinstaller le président déchu Mohamed Bazoum, le premier ministre a affirmé que "en tant que gouvernement responsable, on s'attend à tout moment à ce que le pays soit attaqué, et c'est ce qui est dommage. Toutes les dispositions sont prises pour que nous puissions nous défendre". "Il faudrait le savoir que toutes les dispositions sont prises pour défendre l'intégrité territoriale de notre pays et d'ailleurs, ce serait injuste si on décidait de nous attaquer", a-t-il dit. Ce dernier de préciser que »sur une quinzaine de membres de la CEDEAO, c'est seulement quatre qui appellent à cette intervention militaire. Mais nous sommes déterminés à nous défendre si jamais il y a une attaque et on ne parle pas au hasard".

Cependant, a-t-il ajouté, ils sont toujours en pourparlers « pour que la raison soit entendue, et qu'elle soit de mise de manière à ce que ces pays qui poussent à ce que notre pays soit attaqué comprennent la raison de ne pas le faire ».

A propos des agissements de certains compatriotes qui continuent d'en appeler à la concrétisation de la menace d'intervention militaire sur le Niger, il a saisi l'occasion de cette rencontre avec la presse nationale et internationale pour les appeler à revenir à la raison et surtout à regagner le bercail pour servir le pays.

« En ce moment le pays a besoin de tous ses filles et fils et le Président de la transition a bien notifié que nous avons besoin du concours de toutes les filles et de tous les fils de la nation", a lancé le Premier ministre.

Répondant à une question relative à l'intransigeance de la France et de son ambassadeur Sylvain Itté vis-à-vis du Niger, Lamine Zene a rappelé que »le Niger est un pays souverain, et que le peuple est résolument engagé dans la quête de la souveraineté du pays ». Aussi, à propos de la situation de l'ambassadeur Itté, il a affirmé que ce dernier est actuellement « une personne en situation irrégulière » et qu'il sera traité comme tel. Toute fois, il a tenu à indiquer qu'il ne sera pas question d'envoyer des agents de la police, dans l'enceinte de l'ambassade de France, qui est une enclave française, pour le déloger.

D'autre part, a indiqué le Premier ministre, afin de créer un climat socio-politique apaisé, un dialogue "inclusif sera organisé pour discuter de toutes les questions intéressant la vie de la Nation".

Dans ce volet, évoquant le retour prochain de M. Hama Amadou, autorité morale du parti Lumana Afrika FA, ancienne opposition politique, il a souligné que l'intéressé est "une grande personnalité dont il est temps et normal qu'il rentre au pays pour participer à l'effort de mobilisation de toutes les énergies du pays". M. Ali Zeine a assuré qu'il s'agit de "refonder notre pays, notre Nation et la détermination est sans faille », et que »tout le monde prendra part au dialogue national ».

Défendre la territorialité du pays

Sur la question de la sécurité, il a souligné que depuis la prise du pouvoir par le CNSP, les forces de défense et de sécurité sont résolument engagées dans le combat sur tous les fronts où ils réalisent des victoires remarquables sur l'ennemi, et qui se sont traduites par l'arrestation de certains terroristes ayant été libérés avant les évènements du 26 juillet 2023. « Le CNSP et le gouvernement travaillent pour garantir la sécurité des personnes et des biens, et cest une tradition pour l'armée nigérienne d'assurer la défense et la sauvegarde de la territorialité du Niger », a-t-il soutenu.

Autre domaine, cest bien le secteur de l'éducation où le Premier ministre a assuré que toutes les dispositions sont prises pour garantir une reprise des classes en toute réussite.

Poursuivant son speech, il affirme que le Président du CNSP a demandé de procéder à la libéreration de tous les prisonniers politiques. Pour ce faire, a-t-il confié, le ministre de la Justice de la transition est chargé d'oeuvrer pour une exécution rapide de cette instruction donnée par le Président, le général Tchiani Abdourahamane.

Par Assane Soumana, Niamey, Correspondant de Confidentiel Afrique

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