Dakar — Les promoteurs du « Festival écrans noirs », projetent d'organiser les 19 et 20 octobre prochains à Yaoundé au Cameroun un colloque international dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance du cinéaste sénégalais Ousmane Sembène, a appris l'APS des initiateurs.
Ce colloque sera organisé dans la capitale camerounaise en marge de la 27ème édition du « Festival écrans noirs » prévue du 14 au 21 octobre, précise une note des organisateurs transmise à l'APS.
« La célébration du centenaire de la naissance d'Ousmane Sembene (1923-2023), considéré pour beaucoup comme le père du cinéma africain, nous offre une occasion unique de revisiter l'héritage incommensurable de ce cinéaste et homme de culture légendaire », ont écrit les organisateurs dans un appel à communication.
Ce colloque international sera axé sur le thème « Ousmane Sembène et le cinéma comme école du soir : importance, impact, héritage et pertinence contemporaine », précise le délégué général du festival, le cinéaste camerounais, Bassek Ba Kobhio.
Selon l'appel à communication du festival, « le colloque de cette année consacré au centenaire d'Ousmane Sembene sera placé sous l'égide de l'un de ses concepts les plus évocateurs, celui du +cinéma comme école du soir+ ».
Les organisateurs comptent interroger ce concept, cette métaphore « Cinéma comme école du soir » et le confronter au cinéma de Sembène.
« Nous réfléchirons à son impact potentiel et à sa signification pour l'histoire du cinéma africain, ainsi qu'à son actualité dans la pratique du cinéma africain contemporain et émergent, voire au-delà », soulignent-ils.
Cent ans après la naissance de celui que l'on appelait affectueusement « l'aîné des anciens » et 16 ans après sa disparition en 2007, les conférenciers tenteront de répondre à de multiples questions : "Comment revisiter son oeuvre ? Se réapproprier ses messages ? Réinvestir les chemins qu'il a empruntés ? Comment faire de Sembène un partenaire de nos luttes d'aujourd'hui ? Quels défis Sembène nous a-t-il laissés pour réaliser sa vision d'une Afrique libre, indépendante, souveraine, unie, prospère et redevable ?
Pour le Festival « Ecrans Noirs », Ousmane Sembène était à la fois « un maître du cinéma, un inventeur de formes, un artiste du peuple, un critique implacable des systèmes et des institutions qui asservissent l'homme, et un incomparable chantre de l'humanisme africain ».
« Il concevait notamment le cinéma comme un moyen pour le cinéaste de dialoguer avec son peuple, comme une conscience critique d'une société, d'un peuple et d'une culture, comme un moyen de révéler les écarts et les failles entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés, également comme un moyen de demander des comptes aux élites, de même qu'un instrument permettant d'offrir des horizons de possibilités à travers la lutte », expliquent les promoteurs du festival.
Né en 1923 à Ziguinchor (sud), l'écrivain et cinéaste Ousmane Sembène, mort à l'âge de 84 ans, a une biographie et filmographie riches.