Tunisie: Les familles des prisonniers politiques s'activent pour obtenir leur libération

En Tunisie, cela fait maintenant six mois qu'une vague d'arrestations a ciblé une vingtaine de figures de l'opposition politique au président Kaïs Saïed. Une date symbolique que les familles des détenus entendent commémorer. Elles multiplient les actions pour demander leur libération. Aujourd'hui, elles ont organisé une conférence de presse en plein Tunis pour s'élever contre ce qu'elles appellent l'« arbitraire ».

A quelques encablures du Ministère de l'Intérieur tunisien, les proches des détenus politiques ont tenu à s'élever contre les arrestations, qu'elles jugent « arbitraires », de leurs proches. Parmi ceux qui prennent la parole, il y a Dalila Ben M'barek Msaddek, avocate mais aussi soeur de l'un des prisonniers, Jaouhar Ben M'barek, opposant notoire au président tunisien Kaïs Saïed : « Votre combat à nos côtés est une façon de lutter pour votre pays, pour votre nation. C'est aussi une façon de protéger l'avenir de vos enfants. Qu'allez-vous leur dire plus tard ? Nous avons vu l'injustice et nous avons laissé faire ? Nous avons assisté au retour de l'arbitraire et nous avons laissé faire ? Nous avons assisté au retour des procès politiques et on s'est tu ? On a vu des gens jetés en prison et on n'a rien dit ? »

Toucher la société civile

Prises de parole mais aussi projection de photos et vidéos des détenus, l'objectif est de toucher la société civile. Rappeler qu'au-delà de leurs positions politiques, la vingtaine de prisonniers dits « d'opinion » manque à leurs familles. D'autant que, selon Samir Dilou, avocat et ancien cadre du parti Ennahdha, l'accusation de « complot contre l'État » ne tient pas : « Le dossier est vide et c'est ce qui explique qu'aucun responsable officiel ne soit sorti donner des informations à ce sujet. Personne non plus ne nous dit pourquoi ils sont maintenus en état d'arrestation. Ni pour quelle raison la durée de détention a été prolongée de quatre mois après les six qu'ils ont déjà passé en prison. »

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Rappel à l'ordre

Des arrestations en série qui valent à la Tunisie un rappel à l'ordre de la part de la Cour africaine des droits de l'homme. Elle a donné quinze jours à Tunis pour améliorer les conditions de détention de quatre d'entre eux. Alors que cette conférence se tenait, on apprenait au même moment, ce mardi 5 septembre, que Hamadi Jebali, un ancien Premier ministre du parti islamiste Ennahdha avait, lui aussi, été arrêté, quelques heures plus tôt.

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