Madagascar: Socioculturel - Madagascar se précipite dans l'abîme

Mouvementée est la nation. L'histoire est en perpétuel recommencement, bien que les acteurs changent. Suicide, manifestation et grève sont devenus des solutions.

Lorsque l'on voit des personnes suspendues à des cordes, un monsieur qui vole un paquet de cahiers au marché, sous prétexte qu'il voulait l'offrir à son enfant, quand les téléspectateurs voient sur leur écran les étudiants molestés par les forces de l'ordre, des enseignants-chercheurs qui manifestent parce qu'ils sont maigrement payés, c'est écoeurant !

Ces trois derniers mois, des personnes se donnent volontairement la mort pour diverses raisons, à savoir, endettement, séparation, maltraitance... Un sociologue donne son avis, « les gens veulent s'éliminer. L'autodestruction est la seule solution pour eux. La vie est dure. Donc, c'est la seule solution ». Ainsi, les suicidaires, selon leur réflexion, se considèrent insignifiants, se sacrifient afin que les autres vivent sans contrainte. Se soustraire pour alléger la société est, en effet, un argument simpliste.

En outre, la crise cyclique à Madagascar a bien entendu façonné la mentalité de la population. Voler, ce n'est pas bon, une constatation universelle. Mais, il y a deux semaines, le slogan a changé. Voler des fournitures scolaires pour sa progéniture est une bonne cause. Ce n'est pas condamnable. Au contraire, le « voleur-innocent » a pu bénéficier de plus d'aides que ceux qui travaillent dur pour un salaire de 30 000 Ar par mois.

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Le monde semble marcher à l'envers ! Certains arrivent à avancer un raisonnement bidon en disant « au moins, il a chourré ça pour ses enfants, pas comme ces politicards qui volent l'argent du peuple ». Le vendeur ne fait-il pas partie du bas peuple ?

Concernant la contestation, elle commence à prendre de l'ampleur dans le pays. La population est affaiblie. A qui la faute ? Une interrogation difficile à répondre. La Grande île est animée par des séries de grèves depuis la fin de l'année dernière. De la Secren jusqu'à Ambohitsaina, les huées bercent les oreilles. Les coups de matraque pétrissent les muscles des manifestants. Les forces de l'ordre jouent les « durs avec les faibles », pendant que les vieilles femmes subissent des vols à l'arrachée en plein jour.

En somme, le pays va très mal. Madagascar pleure des larmes de sang.

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