D'ici à 2025, le Fonds mondial pour la nature (WWF) prévoit une augmentation des flux financiers en faveur de la conservation et une promotion des initiatives liées à l'économie bleue et verte de Madagascar, selon son dernier rapport annuel publié récemment.
Des aires protégées, notamment le corridor Marojejy-Anjanaharibe Sud-Tsaratanana, ont reçu un financement totalisant 352 millions d'ariary, au cours de la dernière année, avec des engagements similaires prévus pour les années à venir. En 2022, le Fonds néerlandais pour le climat et le développement (DFCD) a octroyé une enveloppe de 160 millions d'euros aux entreprises, leur permettant de financer des projets à vocations environnementale et sociale.
Cette initiative a ouvert des opportunités d'investissements pour le secteur privé dans la lutte contre le changement climatique, l'atténuation de ses impacts, et le renforcement de la résilience des communautés et des écosystèmes vulnérables aux défis climatiques. Les projets financés couvrent un large éventail de domaines, de l'agriculture durable à la gestion responsable de l'eau, en passant par la pêche et l'aquaculture durable, ainsi que des efforts de reboisement et de boisement.
Inquiétudes
En parallèle, plus de 2000 ménages ont bénéficié de chaînes de valeur durables qui prennent en compte le changement climatique et valorisent les services écosystémiques fournis par les mangroves. Ces chaînes de valeur s'étendent à des secteurs tels que l'écotourisme, la pêche, l'apiculture, l'algoculture et la pisciculture, contribuant ainsi à la résilience des communautés locales.
Toutefois, le WWF exprime ses inquiétudes quant aux défis complexes concernant les crises environnementales, la pauvreté, le changement climatique, et plus récemment, la crise énergétique. Selon une évaluation conjointe du secteur pétrolier de Madagascar réalisée par Rystad Energy et le WWF, le pays figure parmi les cinq pays les plus exposés aux phénomènes climatiques extrêmes, ayant subi des dommages climatiques évalués à 568 millions de dollars, soit l'équivalent de ses importations en produits pétroliers.
De plus, la plupart des investissements dans le secteur pétrolier du pays s'avèrent peu rentables, à l'exception du projet Tsimiroro. L'exploitation des ressources pétrolières locales semble peu viable en raison des risques économiques élevés, et les réserves pétrolières encore non découvertes pourraient ne pas être rentables, compte tenu des coûts d'investissement élevés par rapport aux prévisions de prix du pétrole, créant ainsi un risque de non-recouvrement des investissements à long terme.