Arrivée à la tête de la section féminine du Tout Puissant Mazembé en mars dernier, Lamia Boumehdi s'apprête à découvrir le tournoi de l'UNIFFAC (8 au 14 septembre), qualificatif pour la Ligue des Champions. À 39 ans, l'ancienne attaquante des Lionnes de l'Atlas se dit plus motivée que jamais, afin de mener à bien la feuille de route que lui ont confiée les dirigeants du club congolais.
Qu'est-ce qui vous a séduit dans le projet du Tout Puissant Mazembe ?Avant mon arrivée à Lubumbashi, j'officiais à la direction technique au sein de la fédération royale du Maroc, j'étais en charge de la formation des entraîneurs, un poste directement en relation avec mes fonctions d'inspectrice à la Confédération Africaine de football. Quand j'ai reçu l'appel du Tout Puissant Mazembe, j'ai longuement discuté avec les dirigeants du club. Le projet consistait bien sûr à encadrer l'équipe première mais aussi à la mise en place de l'académie pour le développement du football féminin. Je ne pouvais qu'accepter.
J'avais aussi besoin de me challenger et de sortir de ma zone de confort, ce que j'arrive à faire avec le TP Mazembe.
Vous avez découvert un nouveau pays, la République Démocratique du Congo, comment se passe votre vie à Lubumbashi ?
Tout se passe bien ! Le TP Mazembe est un club très professionnel comme on n'a plus le voir avec la section masculine. J'aime la confiance que me donne le club et surtout cette coopération sud-sud. Il temps que les enfants d'Afrique s'unissent pour la grandeur de notre continent. Je suis tellement fière de faire partie de la famille du TPM. J'aime la façon dont on travaille avec le comité, les dirigeants et les joueuses.
Huracanes, AS Epah et l'AS Awa sont vos adversaires pour la qualification en Ligue des Champions Féminine, comment analysez-vous le niveau du tournoi UNIFFAC ?
Pour être honnête, je connais bien l'AS AWA. Le TPM avait joué sa qualification pour la Ligue des Champions féminine de l'année dernière face à elle. Pour Huracanes et l'AS Epah, c'est plus un terrain inconnu. Huracanes et Epah vont participer pour la première fois à ces éliminatoires. Cependant, si elles sont présentes à ce niveau c'est qu'elles ont des arguments à faire valoir. Tout le monde se prépare pour la Ligue des Champions Féminine, tout le monde sera prêt le jour j, à nous de tout faire pour repartir avec la qualification.
D'ailleurs, comment s'est passée votre préparation ?
Le championnat s'est terminé au mois de juin dernier. Les filles sont ensuite allées en vacances. Depuis la rentrée, nous avons eu beaucoup de test match contre les équipes juniors du Tout Puissant Mazembe, afin de retrouver du rythme. Nos rencontres contre les U-19 nous ont permis de mettre en place de nouvelles tactiques défensives. Contre les U-16, c'est plus le travail offensif qui a été mis en avant.
Que représente la Ligue des Champions Féminine pour vous ?
C'est un rêve pour chaque entraîneur de gagner la Ligue des Champions Féminine. Cette année sera la troisième édition de cette compétition, elle est assez récente mais on voit qu'elle a su s'implanter brillamment dans le calendrier et aussi dans les objectifs des clubs.
Pour la première fois de l'histoire de la Ligue des Champions Féminine, deux clubs issus d'un même pays participeront à la phase finale de la compétition. Il s'agit de l'AS Far, tenante du titre et du Sporting Casablanca, en tant que Marocaine, comment jugez-vous l'évolution du football féminin marocain ?
La Fédération Royale Marocaine de football a mis d'énormes moyens pour le développement du football féminin au Maroc. Par exemple, elle donne les mêmes outils aux clubs féminins qu'aux équipes masculines. Toutes les équipes féminines de première et deuxième division ont par exemple des bus à leur disposition. La fédération paie directement les salaires des joueuses et des équipes techniques.
Un projet de Coupe du Monde des Clubs Féminine serait dans les cartons de la FIFA. Que pourrait apporter cette compétition aux clubs du continent ?
Pour moi, c'est une excellente idée. J'imagine déjà le TPM contre l'Olympique Lyonnais ou l'AS Far contre le FC Barcelone. Cela serait un plus pour tous les clubs africains. Cela va donner plus de motivation et plus d'espoirs pour nos équipes. Les dirigeants des clubs féminins auront plus de moyens pour mettre en place de nouvelles structures.