Congo-Kinshasa: Gouvernance forestière - Le manque de financement freine le suivi des réformes

La mise en oeuvre de l'Accord de partenariat volontaire (APV) conclu entre le Congo et l'Union européenne (UE) piétine en raison de l'inexistence d'un mécanisme pérenne de financement.

Les parties prenantes liées à la transparence dans la filière bois sont réunies, depuis le 5 septembre, à Brazzaville, pour essayer de s'entendre sur une nouvelle approche et un plan de travail.

Le processus de l'APV-FLEGT, amorcé depuis 2010, est censé permettre à la République du Congo d'écouler normalement ses produits du bois sur le marché européen, en assurant la traçabilité des ressources. L'initiative conjointe Congo-UE qui s'appuie sur de bonnes pratiques d'exploitation durable de forêt entend contribuer à la lutte contre le trafic illicite du bois.

Mais plus d'une décennie après le lancement de l'APV, de nombreux défis subsistent dans le déploiement des instruments de vérification de la légalité du bois. Selon le conseiller aux forêts et à l'industrie forestière, Marcel Moukissi, ces questions vont être débattues au cours de l'atelier de concertation nationale en vue du développement des propositions pour une théorie de changement et le plan quinquennal 2023-2027 de la mise en oeuvre de l'APV/FLEGT en République du Congo.

Le premier des défis concerne la recherche de financement pour assurer le suivi du Système informatisé de vérification de la légalité du bois (SIVL), qui constitue l'outil important à la bonne gouvernance des forêts auprès des acteurs concernés et la délivrance de l'autorisation FLEGT. « L'objectif principal de cet atelier, animé par le bureau d'étude TEREA et financé par l'UE et l'Agence française de développement, est de sélectionner l'option stratégique la plus adaptée à la situation de la mise en oeuvre dudit accord, afin de produire de manière participative et informée une première version de la théorie du changement associée au plan d'action quinquennal 2023-2027 », a indiqué Marcel Moukissi.

Les parties prenantes doivent s'accorder sur la théorie du changement associée et mener des discussions franches pour le succès de la nouvelle feuille, a insisté Carles Bracke, l'expert au cabinet TEREA.

Les acteurs impliqués dans la réforme doivent aussi consolider les acquis du précédent plan quinquennal 2018-2022, notamment de la cellule de la légalité forestière et de la traçabilité, de l'administration chargée de la délivrance des certificats de légalité et des autorisations FLEGT pour toutes les exportations de bois en grumes ou débités à destination du marché européen.

Les participants ont, par ailleurs, salué des « avancées significatives » depuis le lancement de l'APV, à savoir l'élaboration du document de la politique forestière nationale ; le développement d'une cinquantaine des procédures du contrôle du premier et deuxième niveau ; la révision d'un code forestier ; l'organisation d'une observation indépendante mandatée et non mandatée ; le déploiement du SIVL et d'un audit indépendant du système.

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