En réaction à l'investiture d'Emmerson Mnangagwa pour son deuxième mandat en tant que président, dans un contexte politique de peur et de multiples violations présumées des droits humains - arrestations arbitraires, enlèvements et actes de torture ciblant des opposant·e·s politiques notamment - Khanyo Farisè, directrice adjointe pour l'Afrique australe à Amnesty International, a déclaré :
« L'investiture d'Emmerson Mnangagwa pour son deuxième mandat présidentiel a été gravement perturbée par des informations faisant état d'attaques contre des militant·e·s des partis d'opposition et de menaces contre ceux qui tentent d'organiser des manifestations pacifiques, dans un contexte de durcissement de la répression vis-à-vis des droits humains, en particulier des droits à la liberté d'expression, de réunion pacifique et d'association.
L'investiture d'Emmerson Mnangagwa pour son deuxième mandat présidentiel a été gravement perturbée par des informations faisant état d'attaques contre des militant·e·s des partis d'opposition et de menaces contre ceux qui tentent d'organiser des manifestations pacifiques, dans un contexte de durcissement de la répression vis-à-vis des droits humains, en particulier des droits à la liberté d'expression, de réunion pacifique et d'associationKhanyo Farisè, directrice adjointe pour l'Afrique australe à Amnesty International
« Nul ne devrait être persécuté uniquement pour avoir exercé ses droits fondamentaux. Toute personne, indépendamment de son appartenance politique, doit être libre de s'exprimer et de militer de manière pacifique sans craindre d'être enlevée ou de subir des violences. Les autorités zimbabwéennes doivent mettre fin à leurs déclarations incendiaires susceptibles d'inciter à agresser, entre autres, des militant·e·s politiques et des défenseur·e·s des droits humains.
« Elles doivent se porter garantes du maintien d'un climat pacifique après les élections, à travers le respect, la protection et la concrétisation des droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique. Par ailleurs, elles doivent mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, impartiale, indépendante, efficace et transparente sur les cas non résolus de disparitions forcées, d'enlèvements et d'actes de torture. Les auteurs présumés de ces crimes doivent être traduits en justice sans délai, dans le cadre de procès équitables, et les victimes et leurs familles doivent avoir accès à la justice et à des recours utiles. »
Les autorités doivent se porter garantes du maintien d'un climat pacifique après les élections, à travers le respect, la protection et la concrétisation des droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifiqueKhanyo Farisè
Complément d'information
Le 26 août 2023, la Commission électorale du Zimbabwe a annoncé que le président Emmerson Mnangagwa, de l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF), le parti au pouvoir, avait été réélu après avoir obtenu la majorité des voix.
Des cas d'arrestations, d'enlèvements, d'agressions et de torture ont été signalés, pendant comme après le scrutin. Le 2 septembre 2023, Womberaiishe Nhende, conseiller élu pour le district 27 de Glen Norah à Harare, a été enlevé et torturé avant d'être abandonné dans la banlieue de Harare.
Womberaiishe Nhende comptait parmi un groupe d'individus grièvement blessés lors d'échauffourées avec des militants de la ZANU-PF qui ont conduit à la mort de Tinashe Chitsunge, militant de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), un parti d'opposition, le 3 août 2023.