Afrique: Le chef de l'ONU souligne la nécessité d'une feuille de route crédible pour doubler le financement de l'adaptation par les pays développés

Addis Ababa — Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré que les pays développés devaient présenter une feuille de route claire et crédible pour doubler le financement de l'adaptation d'ici 2025, ce qui constituerait une première étape vers l'affectation d'au moins la moitié de l'ensemble du financement climatique à l'adaptation.

Le secrétaire général des Nations unies a fait cette remarque lors de l'inauguration du sommet africain sur le climat à Nairobi, au Kenya.

Bien qu'il ait annoncé que l'ère du réchauffement climatique était révolue et que l'ère de l'ébullition mondiale était arrivée, le secrétaire général déborde d'optimisme et pense qu'il est encore possible d'éviter les pires effets du changement climatique.

Cet optimisme ne peut se traduire dans la réalité que par un bond en avant de l'action climatique, a-t-il déclaré.

"Les populations d'Afrique et du monde entier ont besoin d'actions pour répondre aux extrêmes climatiques mortels. Tout d'abord, nous avons besoin d'une ambition climatique beaucoup plus grande, avec des pays qui accélèrent leur action pour limiter les hausses de température et leurs impacts", a déclaré M. Guterres.

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Le chef de l'ONU estime que les plus gros émetteurs doivent prendre les devants, conformément au pacte de solidarité climatique et au programme d'accélération.

D'autre part, les pays développés doivent s'engager à atteindre des émissions nettes nulles le plus près possible de 2040 et les économies émergentes le plus près possible de 2050, avec le soutien des pays développés.

Selon lui, le temps est venu pour le monde de mettre fin à l'utilisation des combustibles fossiles et d'investir dans une transition juste et équitable.

"Nous avons besoin de plans crédibles pour sortir du charbon d'ici à 2030 pour les pays de l'OCDE et d'ici à 2040 pour le reste du monde. Nous avons besoin d'objectifs ambitieux en matière d'énergies renouvelables, conformément à la limite de 1,5 degré", a-t-il déclaré devant une assemblée nombreuse composée d'au moins 15 chefs d'État et de gouvernement.

"Et nous devons apporter une électricité abordable à tous les habitants de la planète, en particulier en Afrique, tout en parvenant à une consommation nette d'électricité nulle d'ici 2035 dans les pays développés et 2040 ailleurs".

Le chef de l'ONU a déclaré aux participants de cet événement de trois jours qu'il était nécessaire de garantir la justice climatique pour que ces objectifs deviennent réalité.

Selon M. Guterres, les pays développés doivent présenter une feuille de route claire et crédible pour doubler le financement de l'adaptation d'ici 2025, première étape pour consacrer au moins la moitié de l'ensemble du financement climatique à l'adaptation.

"Ils doivent également tenir leur promesse de fournir 100 milliards de dollars par an aux pays en développement pour le soutien climatique, et de reconstituer entièrement le Fonds vert pour le climat.

M. Guterres a profité de l'occasion pour appeler les pays à rendre opérationnel le fonds pour les pertes et dommages proposé à la COP28 cette année, ajoutant que chaque personne dans le monde doit être couverte par un système d'alerte précoce d'ici 2027.

Cet objectif peut être atteint en mettant en oeuvre le plan d'action lancé l'année dernière.

Six Africains sur dix n'ont actuellement pas accès à ces systèmes et le plan d'action pour l'alerte précoce pour toute l'Afrique, lancé lundi sous l'égide de l'Union africaine, devrait jouer un rôle essentiel pour répondre à ce besoin.

"D'une manière plus générale, le système financier mondial doit changer de cap afin de soutenir l'accélération de l'action climatique dans le contexte du développement durable. L'un ne va pas sans l'autre", a fait remarquer M. Guterres, qui a plaidé en faveur d'un mécanisme efficace d'allègement de la dette favorisant les suspensions de paiement, l'allongement de la durée des prêts et la réduction des taux d'intérêt.

En outre, il a souligné la nécessité de recapitaliser et de modifier le modèle d'entreprise des banques multilatérales de développement afin de leur permettre d'obtenir des financements privés à des taux abordables, ce qui, selon lui, aidera les pays en développement à construire des économies durables.

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