Dans cette commune huppée du district d'Abidjan, la tension est subitement montée d'un cran mardi soir, lorsque des gendarmes ont perquisitionné l'hôtel de ville. Et ce, alors que le scrutin s'était bien déroulé et avait abouti à la réélection de Jean-Marc Yacé, militant du PDCI-RDA.
Mardi soir, une vingtaine de gendarmes pénètrent dans la mairie de Cocody, pour selon un témoin, « traiter un malaise ». L'hôtel de ville est aussi envahi par de nombreux militants. Selon un proche du maire, les gendarmes perquisitionnent les locaux des « moyens généraux et informatiques ». Ils seraient repartis les mains vides, poursuit ce témoin.
La scène est retransmise en direct sur la page Facebook de Jean-Marc Yacé, fraîchement réélu avec 42,7 % des voix. Son entourage dénonce un « acte d'intimidation », car cette perquisition aurait été effectuée « sans mandat ». Qui est derrière cette perquisition ? Y a-t-il un lien avec les élections ? À ce stade, il y a peu d'information. Et face au manque d'explications, les spéculations vont bon train.
Le candidat du RHDP parle de fraudes
De son côté, Éric Taba, le candidat du RHDP, dénonce des fraudes. Il avait pourtant spontanément félicité son challenger dès dimanche sur sa page Facebook. Puis le message a été retiré. Éric Taba parle désormais de « magouilles ». « Tout laisse croire que nous avons gagné à Cocody, avec plus de 13 000 voix », affirme-t-il sur les réseaux sociaux. Éric Taba dit avoir déposé un recours. C'est dorénavant au Conseil d'État de trancher sur ce dossier.
Au lendemain de l'annonce des résultats des élections municipales et régionales par la Commission électorale indépendante, les réclamations des candidats commencent à s'accumuler. Ils ont jusqu'à ce jeudi soir pour déposer une requête auprès du Conseil d'État.