Le pays avait été très durement touché par la pandémie de Covid-19 avec plus de 100 000 décès. Une ONG qui réclamait la transparence autour des contrats passés pour la fourniture de vaccins a obtenu gain de cause devant les tribunaux. Ces contrats lui ont été dévoilés, le mois dernier, et cette semaine, ils ont été mis en ligne par la Health Justice Initiative (HJI). Ils montrent, selon elle, les inégalités de traitement par les compagnies pharmaceutiques.
En termes de prix, la Health Justice Initiative souligne que, à un peu plus de 5 dollars la dose, le vaccin AstraZeneca produit par le Serum Insititute of India, a été vendu deux fois et demi plus cher à l'Afrique du Sud qu'à la Grande-Bretagne.
Ces contrats montrent aussi que le vaccin Johnson&Johnson devait être vendu à 10 dollars la dose, soit 15% plus cher que les prix européens, ce que l'entreprise américaine nie dans un communiqué, affirmant avoir respecté un prix de 7,5 dollars. Les doses de Pfizer auraient, elles, coûté 33% plus cher que celles livrées à l'Union africaine.
Des prix qui peuvent s'expliquer par les quantités commandées, ou les accords en recherche et développement, mais qui sont des conditions « déraisonnables » et « contraires à l'éthique » selon l'ONG, alors que le monde était plongé en pleine pandémie meurtrière.
L'organisation sud-africaine dénonce aussi des clauses qui stipulent que l'Afrique du Sud doit demander une permission avant de donner ou vendre des doses déjà achetées.
Des contrats passés malgré tout, pour « sauver des vies » selon le porte-parole du ministère de la Santé, qui reconnait que les pays à revenu faibles et intermédiaires « ont eu des pouvoirs de négociation limités pour s'assurer un accès aux doses de vaccins ».