Les efforts fournis par les gestionnaires de la nouvelle aire protégée Menabe Antimena (APMA) font leurs effets.
Diminuer annuellement les pertes en couverture forestière à Madagascar. Un objectif ambitieux que les gestionnaires de la nouvelle aire protégée Menabe Antimena se sont fixés. Qualifiée d'aire protégée mixte (terrestre et marine), l'aire protégée Menabe Antimena est localisée dans la région Menabe, plus précisément à cheval entre le district de Belo Tsiribihina et de Morondava. Faisant partie de l'écorégion de l'ouest de Madagascar, cette aire protégée a connu des années sombres en matière de destruction.
Entre 2015 à 2019, le Menabe Antimena a perdu 40% de sa couverture. De 2015 à 2017, les pertes en couverture forestière étaient allées de 2966 ha à 9 159 ha. Une tendance à la baisse a toutefois été observée à partir de l'année 2021. Les couvertures forestières ont considérablement baissé pour arriver à 100 ha en 2023. Les gestionnaires de cette nouvelle aire protégée ne comptent pas en rester là.
La vision est de « restituer le Menabe Antimena comme avant sa perte ». Les objectifs annuels des gestionnaires se focalisent sur quatre points stratégiques, à savoir : responsabiliser les acteurs locaux, sécuriser le noyau dur, développer des chaînes de valeur viables et assurer la gestion administrative et financière de l'aire protégée.
Défis
Les mesures prises dans le cadre de la restitution de Menabe Antimena se confrontent toutefois à diverses difficultés. Notamment, dans l'axe relatif à la responsabilisation des acteurs. Ce, même si l'on comptabilise actuellement 13 transferts de gestion initiés dans l'aire protégée, et bien que les cahiers de charge, les règlements intérieurs et les Dina soient opérationnels. C'est d'ailleurs au niveau de ce dernier dispositif que se posent les problèmes.
Les Vondron'Olona Ifotony (VOI) n'osent pas appliquer les Dina déjà homologués et diffusés depuis 2021 de peur des représailles. La peur est exacerbée par les liens familiaux existant dans les villages et l'indifférence. La sécurisation du noyau dur connaîtrait également des difficultés. Entre autres, l'accessibilité dans certaines zones, surtout la zone Est. Ce qui rend les interventions plus difficiles voire les freinent malgré les activités régaliennes du gestionnaire (lutte contre les feux, patrouilles mixtes ou encore communautaires).
Atouts. La destination Menabe dispose de divers atouts permettant de développer, non seulement la région, mais également le pays dans sa globalité. L'on peut parler de l'écotourisme avec l'existence de différents circuits, notamment dans la forêt sèche ainsi que dans les mangroves. Outre l'écotourisme, le développement des chaînes de valeur à des fins résilientes comme la pêche, l'agriculture, l'élevage ou encore l'agroforesterie est actuellement mené par les gestionnaires avec le concours de leurs partenaires afin de promouvoir autant que possible la région.