Congo-Kinshasa: Troisième jour du procès des militaires poursuivis après les manifestions du 30 août à Goma

En République démocratique du Congo (RDC), c'était, hier jeudi 6 septembre, le troisième jour du procès de six militaires de la garde républicaine (GR), parmi lesquels deux officiers supérieurs. Ils sont poursuivis pour crime contre l'humanité par meurtre, destruction d'armement, et incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir ou à la discipline. C'était après la répression d'une manifestation qui a fait une cinquantaine de morts à Goma le 30 août. Le procès qui se tient à la cour militaire de Goma, siégeant au camp Katindo, était consacré, hier, à la forme de la procédure.

Les avocats du colonel Mike Kalambayi Mikombe, l'un des principaux accusés, ont dénoncé ce qu'ils ont qualifié de violation de la procédure de flagrance, car selon eux, leur client devait comparaître le jour même des faits, et aussi qu'il ne bénéficiera pas d'un procès équitable. Ils ont donc demandé à la cour que l'enquête soit approfondie.

« Responsabilités »

Maître Serge Lukanga, membre du collectif des avocats de la défense : « Il faut qu'on établisse les responsabilités de chacun. Le colonel Mike n'est que le commandant d'une unité, la GR, et cette unité est dans une zone opérationnelle, et cette zone opérationnelle est dirigée par les autorités. Tout ce que nous on veut, c'est qu'on ne puisse pas exposer notre client à la vindicte publique, qu'on puisse le présenter comme le donneur d'ordre, comme le tueur, qu'on ne condamne pas les gens parce que la politique l'a dit. »

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« C'est inacceptable »

La partie civile, de son côté, pointe du doigt la responsabilité de l'État congolais dans ce massacre. Maître Léopold Bagula est membre du collectif : « Les armes qu'ils ont utilisées, c'est les armes de l'État congolais, les véhicules de l'État congolais. Il fallait que l'État congolais puisse être civilement responsable parce que lorsqu'il fait le recrutement de militaires, l'État congolais doit, en principe, faire un choix judicieux. Vous avez vu tout ce qui s'était passé le 30, ici, c'est inacceptable, il y a eu vraiment un carnage, tout était prémédité ! ». Ce jeudi, la cour militaire va se prononcer sur les préoccupations soulevées par la défense.

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