Afrique: Dialogue, élections ou glissement ?

Vers les élections, le chemin est balisé. La CENI qui en a les prérogatives, a donné le go et elle continue et fonce. Comment arrêter ce train et aller autour d'une table pour un dialogue, sans courir le risque de s'attirer la colère de tous ceux qui ont postulé et cru en l'avenir du processus d'alternance démocratique au summun de l'Etat, dans le respect des délais constitutionnels ? Qui en prendrait l'initiative ? Et, avec qui ? Pour quels termes de référence ou agenda ? Où et pendant combien de temps peut-on encore dialoguer sans pour autant plonger le pays sur le terrain somme toute glissant du glissement sans fin ?

Félix Tshisekedi devenu Président de la République, le 24 janvier 2019, et candidat à sa propre succession, n'aurait aucun intérêt à emprunter d'autres voies que celles du respect absolu de la Constitution et des lois de la République qui, normalement, s'imposent à tous.

Il a, pour ce faire, rejeté, une à une, des interventions tierces dans le déroulement du processus démocratique interne conduisant, à pas sûrs, le peuple congolais vers les urnes.

Pour rappel, le Pape Francois est venu jusqu'à Kinshasa pour prêcher l'amour et la réconciliation sur fond du dialogue. Emmanuel Macron, le Président Français, était, lui aussi, venu à Kinshasa pour poser les mêmes bases en vue d'un éventuel dialogue avec les groupes armés dont, principalement, le M23. Jean-Pierre Raffarin, à la tête d'une forte délégation des leaders pour la paix venus d'Europe, était personnellement à Kinshasa avec, sous son escarcelle, les mêmes desseins allant dans le sens d'engager des pourparlers directs ou indirects avec les mêmes légats du Rwanda opérant sous couvert du M23.

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Tout récemment encore et comme si cela ne suffisait pas, Nicolas Sarkozy, l'ex-Président Français qui, sous son règne, avait déjà préconisé le partage des richesses de la RD. Congo, si souvent à la base de la convoitise et de l'œil inquisiteur d'autres Etats limitrophes, a entonné la même chanson du dialogue. Tout en réaffirmant, semble-t-il, le principe sacro-saint de l'indépendance de la RD. Congo vis-à-vis de ces mêmes voisins, lui aussi voulait d'un énième round de dialogue.

De Bujumbura à Luanda, de Nairobi à Oyo, Félix Tshisekedi, tel un infatigable pèlerin, n'a cessé de refuser ce type de dialogue de pacotille avec ces éléments du M23 qu'il considère, outre mesure, des terroristes ou, simplement, des criminels de grand chemin.

Et, dans la série, Cyril Ramaphosa, le Sud-Africain, Denis Sassou Nguesso et tant d'autres leaders africains, sont revenus encore et toujours sur cette épineuse question de dialogue, comme ils recherchaient, à tout prix, à le substituer au processus électoral dont le train est, pourtant, parti avec la convocation, par la CENI, de l'électorat à tous les niveaux, y compris à la Présidentielle pour les élections jumelées aux législatives nationales, provinciales et, même, pour la toute première fois, aux communales où les Conseiller communaux devront, très prochainement, assurer le contrôle de la gouvernance à partir de la base.

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