Burkina Faso - Une guérisseuse condamnée à 3 ans de prison avec sursis dans une affaire très médiatisée

Larissa Nikiema a été condamnée ce 6 septembre 2023 à Ouagadougou à 3 ans de prison et à une amende de 1 million de francs CFA, le tout assorti de sursis, pour des faits de séquestration. Elle est la principale accusée et protagoniste de l'affaire dite de la « guérisseuse de Komsilga », très suivie au Burkina Faso.

Au Burkina Faso, 3 ans de prison et une amende de 1 million de francs CFA (environ 1530 euros), le tout assorti de sursis : c'est la peine prononcée le 6 septembre 2023 contre Larissa Nikiema, surnommée « Adja », dans l'affaire dite de la « guérisseuse de Komsilga ». Quant aux huit autres co-accusés, ils écopent chacun de 4 ans de prison et de la somme de 500 000 francs CFA (approximativement 760 euros), le tout avec sursis également.

Des personnes poursuivies pour « incitation à séquestration, séquestration, coups et blessures volontaires avec préméditation et atteinte à la vie d'autrui ».

L'affaire avait secoué le monde judiciaire il y a quelques semaines. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, des employés de Larissa Nikiema avaient infligé des sévices corporels à Hamidou Kanazoé. Interpellée par la police et mise sous mandat de dépôts, la guérisseuse avait ensuite été enlevée par des militaires armés, mettant en émoi le monde judiciaire.

De retour du Sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg, le capitaine Ibrahim Traoré, qui dirige le Burkina Faso, avait évoqué des raisons de « sécurité nationale », pour justifier l'acte des militaires.

Finalement, ce procès a duré plusieurs heures au tribunal de grande instance de Ouaga 2. À la barre, la principale accusée, Larissa Nikiema, guérisseuse traditionnelle de son état, a rejeté les faits. « J'ai eu un pincement au coeur lorsque j'ai appris que le nommé Hamidou Kanazoé a été bastonné », a-t-elle clamée. Elle explique avoir décidé de se rendre à la gendarmerie pour dénoncer les faits, lorsqu'elle a vu des policiers venir l'interpeller pour les mêmes faits.

Larissa Nikiema a donc été reconnue coupable des faits de séquestration, mais relaxée pour les faits de complicité de coups et blessures au bénéfice du doute. Les ex-employés de la guérisseuse ont, eux, reconnu avoir donné plusieurs coups de fouet à Hamidou Kanazoé.

Malgré l'heure tardive, le public a tenu à attendre le verdict de cette affaire. Cette audience est cependant le premier volet de cette affaire. Une enquête a en effet été ouverte par le procureur général pour « évasion et complicité d'évasion » lorsque des soldats avaient réussi à soustraire l'accusée des mains des gardes de sécurité pénitentiaire.

Cette action avait causé un tollé au sein de la population. Les magistrats avaient suspendu toutes les activités en juridiction.

Après plusieurs jours de recherche, Larissa Nikiema avait été ramenée et incarcérée à la maison d'arrêt et de correction des armées sur autorisation exceptionnelle du ministre de la Défense.

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