Professionnel dans le secteur pétrolier, Armand Dagraça Tchitembo, en sa qualité d'Ancien Directeur général adjoint de Panafrican Energy et ancien Directeur général adjoint de Addax, s'adresse au nouveau Président de la Transition, Président de la République, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema.Dans une lettre ouverte, il lui donne son humble avis sur la nomination du Ministre du Pétrole.
Excellence Monsieur le Président de la Transition,
Tout d'abord, permettez-moi de vous féliciter pour votre prestation de serment en tant que Président de la Transition. Alors que vous vous apprêtez à former votre gouvernement dans les prochains jours, je tiens à vous donner mon humble avis sur la nomination du Ministre du Pétrole.
Il est essentiel que la feuille de route de ce Ministre soit claire et que sa première mission soit de revoir tous les contrats pétroliers signés au cours des cinq dernières années. Il est important de souligner que ces contrats ont été conclus de gré à gré, sans appel d'offres, et sans que les bonus de signature, qui s'élèvent à plusieurs millions de dollars, ne soient versés au trésor public.
Je souhaite attirer votre attention sur un champ pétrolier qui a été rétrocédé à l'État Gabonais par la Société Addax . J'avais suggéré au ministère de céder ce champ à notre société nationale des hydrocarbures (GOC), mais il a finalement été cédé à certaines personnes sans respecter les règles en la matière.
Le champ d'Akondo est également concerné par cette situation. J'ai été auditionné par les agents de la présidence pour leur expliquer comment l'État Gabonais pourrait devenir l'opérateur de tous ces champs. Comment se fait-il que ces champs soient la propriété de certaines personnes, au détriment de la République ?
De plus, le terminal du Cap-Lopez pourrait également être rétrocédé à l'État gabonais. De nombreux permis pétroliers dont les contrats ont expiré pourraient revenir à l'État gabonais et être exploités par la société Gabon Oil Company (GOC). Cependant, ces champs sont souvent vendus à certaines sociétés sans que l'on sache quelles sont les plus-values qui entrent dans le trésor public gabonais.
Je suis très familier avec ce secteur et je suis convaincu que pour reconstruire notre pays, nous avons besoin de ces milliards de francs CFA qui sont détournés du trésor public. En menant des inspections rigoureuses, nous pourrons résorber également le chômage qui sévit particulièrement parmi les jeunes de Port-Gentil.
Je compléterai ce message la prochaine fois. Je suis ravi de vous savoir à la tête de notre transition, car vous êtes l'homme le plus informé de notre pays et vous savez parfaitement de quoi je parle. Aujourd'hui, les responsables que vous allez nommer doivent travailler pour la population et pour le Gabon, plutôt que pour leurs propres intérêts.
Cordialement,
