Tunis — Le Conseil d'Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a décidé, lors de sa réunion jeudi, de maintenir le taux directeur de la Banque Centrale de Tunisie inchangé à 8%.
Le CA a considéré dans un communiqué que l'orientation actuelle de la politique monétaire soutiendrait une poursuite de la détente de l'inflation au cours de la période à venir.
Le Conseil d'administration a pris connaissance des nouveaux chiffres des prix à la consommation qui font état d'une reprise de l'inflation après cinq mois de baisses consécutives pour s'établir à 9,3% en glissement annuel au mois d'août 2023, après 9,1% le mois précédent et contre 8,6% une année auparavant.
Ce mouvement haussier a été porté par l'envolée des prix des produits alimentaires frais, en particulier, dont le rythme de progression s'est fortement ressenti de la détérioration de l'offre due, notamment, au stress hydrique persistant laquelle s'est conjuguée à une forte demande occasionnée par la haute saison touristique.
En revanche, la principale mesure de l'inflation sous-jacente « hors produits alimentaires frais et produits à prix administrés » a poursuivi sa décélération amorcée depuis le mois de mai 2023 pour s'établir à 8,9% en août 2023 contre 9% un mois auparavant.
Les perspectives de l'inflation laissent entrevoir une poursuite de la détente graduelle, au cours des mois à venir, mais les risques entourant la trajectoire future de l'inflation sont significativement orientés vers la hausse.
Le Conseil considère que la persistance de l'inflation à des niveaux élevés, sur une période prolongée, est une source de préoccupation et qu'il se tient prêt à réagir en cas de matérialisation des risques inflationnistes au cours de la période à venir.
Evoquant les récents développements économiques et financiers et les perspectives de l'inflation, le CA a fait valoir que sur le plan national, le CA a évoqué le ralentissement de la croissance économique qui s'est établie à 0,6% en glissement annuel, au deuxième trimestre 2023, après avoir été aux alentours de 1,9% durant le trimestre précédent.
Cette évolution porte la marque de la forte régression de la valeur ajoutée du secteur de l'agriculture, sylviculture et de la pêche qui a été fortement affecté par le stress hydrique et qui a eu une contribution négative à la croissance économique. Par ailleurs, les activités orientées vers le marché extérieur sont restées relativement dynamiques, soutenant ainsi l'activité économique et contribuant à la consolidation de la balance des paiements.
S'agissant du secteur extérieur, le Conseil d'administration note la poursuite de la contraction du déficit courant qui s'est établi à-2.814 MD (ou -1,8% du PIB), à fin juillet 2023, contre -7.793 MD (ou -5,4% du PIB) une année auparavant, soutenue par la baisse du solde commercial, la consolidation des recettes touristiques et la bonne tenue des revenus de travail. Il a estimé que malgré un accès relativement limité aux ressources de financement extérieures pour le financement du budget de l'Etat, le stock des réserves de change s'est affermi pour atteindre 26,6 milliards de dinars, au 5 septembre 2023 (ou 117 jours d'importations) contre 22,9 milliards de dinars à fin 2022, à la faveur notamment, de la performance des secteurs pourvoyeurs de devises.