Les « pèlerins de la Communion » ont foulé, le lundi 4 septembre 2023, dans la soirée, le sol romain, la cité papale après avoir passé une dizaine de jours entre Jérusalem, Bethléem et Nazareth, en Israël. Dans la « ville de l'apôtre Pierre », ils ont eu droit à une visite guidée dans la basilique qui porte le nom du premier évêque de Rome qui a été crucifié du temps de l'empire romain. Un empire qui, par la suite, a été sanctifié.
De notre envoyé spécial, Gaustin DIATTA
ROME - À la Place Saint Pierre du Vatican, beaucoup de monde en cette matinée de mardi, veille de l'audience papale. Des touristes mais aussi des pèlerins venus du Sénégal et d'ailleurs. À quelques mètres de là, une longue queue de fidèles qui se dirigent au même endroit : la basilique Saint Pierre. Une coupole qui surplombe toute la ville de Rome. Elle est la plus haute de cet ancien empire. Plus loin, un dispositif sécuritaire, avec des policiers qui veillent au grain. Ils contrôlent et filtrent toutes les entrées. À Saint Pierre, avant d'entrer, il faut porter une tenue décente comme c'est le cas dans beaucoup de villes religieuses. Il y a une rigueur qui s'impose aux dames qui ont l'obligation de se couvrir tout le corps. Le temps file. Le ciel de Rome est loin d'être nuageux et il fait chaud. Mais, moins chaud qu'en Israël.
Les nombreux fidèles poursuivent tranquillement leur procession vers la basilique Saint Pierre. Pour se rendre dans ce lieu de culte, il faut passer par la rue de la Réconciliation parce qu'il y a eu, dans le temps, une réconciliation entre l'État du Vatican et celui d'Italie sous Mussolini. Une fois le cordon de la police dépassé, les fidèles doivent se soumettre à un autre exercice : franchir le seuil où sont positionnés des éléments de la gendarmerie italienne. Deux agents armés sont au grand portail. Nous sommes dans l'État du Vatican. Au fur et mesure qu'on avance, on s'approche de la coupole. À 9h, heure locale, nous voici enfin dans la basilique Saint Pierre.
C'est sous cette coupole de 110 mètres de hauteur où s'est déroulée, lundi dernier, la messe, première activité des pèlerins sénégalais en terre italienne. Une célébration eucharistique au cours de laquelle Saint Pierre a été vénéré dans ce lieu de culte qui porte son nom. Au pied de la foi de l'apôtre Pierre, les « Pèlerins de la Communion » ont eu à découvrir davantage celui à qui Jésus-Christ avait confié la direction de l'Église à Césarée de Philippe, à Nazareth, dans le Nord d'Israël. Saint Pierre, c'est cet apôtre qui a eu à renier le Christ mais qui, par la suite, a appris à faire confiance au fils de Dieu. À la suite de Saint Pierre, l'évêque du diocèse de Tambacounda, Monseigneur Paul Abel Mamba, a recommandé aux fidèles de reconnaître Jésus-Christ comme fils de Dieu, le Messie et l'unique sauveur du monde. « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église. (...). Et je te confierai les clefs du royaume des cieux ». Le Christ l'a dit et l'a fait. Le Seigneur a bâti son Église sur cette « Pierre ».
Après la messe dans ce lieu de culte mythique jouxtant les Palais apostoliques, des pèlerins sénégalais n'ont pas caché leur joie. C'est le cas de Michel Matar Faye de la paroisse Sainte Marie-Madeleine de Mbao de Dakar. « Ce matin (avant-hier), en voyant toute la foule qui était derrière et qui voulait entrer dans la basilique, j'étais un peu découragé. J'imaginais la distance à parcourir. Mais, quand je suis entré, j'ai trouvé un endroit magnifique. C'est en Israël où Jésus-Christ a confié les clefs de l'église à Saint Pierre. Ici, à Rome, j'ai pu constater que l'apôtre Pierre a vraiment respecté la volonté du Christ », a-t-il soutenu. « Pèlerine de la Communion », Amélie Mansis, qui, avant de venir à Rome, ne voyait la basilique Saint Pierre qu'à la télévision lors des messes de minuit et autres cérémonies officielles, s'est dit fière de participer à la messe dans cet édifice imposant où ils ont tous rendu un hommage mérité au premier évêque de Rome.
Saint Pierre, le coeur et la sacralité du Vatican
À côté de la basilique Saint Pierre, construite par Constantin 1er, avec ses 440 statues, une salle d'audience d'une capacité d'accueil de 7000 places. C'est le Pape Paul VI qui avait démarré sa construction. Dans cette basilique, chacune des icônes représente des monuments funéraires des différents Papes qui ont régné sur Rome depuis le 17e siècle. Tout à fait en bas, une grande grotte ou encore la grotte vaticane où se trouvent les tombeaux des Papes. Sur place, les « pèlerins de la Communion » ont visité le tombeau de l'apôtre Pierre, celui du Pape Jean Paul II qui, de son vivant, a effectué une visite au Sénégal. Outre ces deux tombeaux, les fidèles ont admiré celui du Pape Alexandre VII issu d'une famille de banquiers, celui du Pape Jean Paul I qui a été béatifié et qui a régné pendant 33 ans, mais aussi du Pape Benoît XVI...
La basilique Saint Pierre abrite beaucoup de tombeaux et d'autres lieux saints. Ce qui fait de cet endroit, le lieu le plus sacré du Vatican et de Rome, renseigne Emmanuelle Ascoli, notre guide qui réside dans la ville de Rome. La basilique Saint Pierre qui se trouve être la plus grande au monde abrite d'autres endroits, symboles de la foi chrétienne. Il s'agit, entre autres, des tableaux en mosaïques. Comme celui-ci trouvé à l'extrême droite de la basilique qui évoque le baptême de Jésus-Christ dans les eaux du Jourdain mais également, la Transfiguration du Christ dans le Mont Tabor, à Nazareth. Dans cet endroit, se trouve l'église primitive, la chapelle de la Confession de foi qui date du 4e siècle et l'autel de la Chair là où s'assoit le Pape François au moment des offices. Après la « visite guidate de la basilica di San Pietro » (visite guidée de la basilique Saint Pietro), les pèlerins sénégalais se sont rendus, dans l'après-midi, à la cathédrale Saint Jean de Rome, communément appelée, la cathédrale du Pape.
Engagements matrimoniaux
Dix-neuf couples renouvellent leur alliance à Cana
Dans le groupe des 400 fidèles qui effectuent le pèlerinage aux lieux saints da la chrétienté figure plus d'une dizaine de couples. Ces derniers dont la plupart ont déjà vécu vingt ans de mariage, voire plus, ont renouvelé, samedi dernier, à Cana, à 9 km au Nord-est de la ville de Nazareth (Israël), sur la route du lac Tibériade, leurs engagements matrimoniaux.
Nazareth - Les uns se sont mariés dans l'Archidiocèse de Dakar. Les autres, dans les différents diocèses du Sénégal des profondeurs et devant leurs familles et proches. Mais, le samedi 2 septembre 2023, le Seigneur a, par sa bonté, uni à nouveau, ces hommes et femmes, toutes générations confondues loin de leur terroir. C'est ici à Cana, en terre galiléenne, berceau de la grenade rouge foncée où ces couples se sont dit « oui encore » devant Dieu et les hommes. Ils ont eu l'honneur et le privilège de vivre cette expérience là où Jésus-Christ, invité à prendre part aux noces, a eu à transformer l'eau en vin parce qu'il n'y en avait plus pour la fête. Un signe qui marque l'avènement de son Ministère, c'est-à-dire, l'Alliance nouvelle. Ces couples aussi renouvellent leur alliance au coeur de la Galilée.
Cette cérémonie de renouvellement de promesses ou voeux de mariage a été présidée par le Père évêque du diocèse de Tambacounda, Monseigneur Paul Abel Mamba. Dès l'entame de son propos, il a rappelé aux différents couples les fondamentaux du sacrement du mariage. Pour lui, le mariage est une institution sacrée et divine qui unit un homme et une femme leur permettant de fonder une famille et d'en prendre soin. « Le mariage, c'est entre un homme et une femme. Pas un homme et trois femmes », a-t-il prêché, sous le regard attentif des couples qui se disent prêt à transcender toutes les difficultés pour vivre en paix et dans la communion. Poursuivant, Monseigneur Paul Abel Mamba a précisé que cette union sacrée doit obéir à quatre piliers qui solidifient la vie de couple. Il s'agit, entre autres, a-t-il fait savoir, « de la liberté de consentement qui donne l'occasion à chacun de choisir son/sa conjoint(e), de l'indissolubilité parce qu'on se marie pour toute la vie, de la fidélité, car il n'y a pas de deuxième ou encore de troisième bureau, mais également de l'ouverture humaine ».
Un nouvel engagement, un nouveau départ
Choisir, c'est éliminer. Et le fait de choisir son épouse, c'est sceller un engagement avec Dieu mais aussi avec la famille de l'autre. C'est pourquoi, ceux-là qui, à Cana, ont décidé de renouveler leur alliance, ont promis de s'aimer mutuellement dans les moments de bonheur ainsi que dans la maladie. François Dioh et Pauline Aminata Sène Dioh se sont mariés depuis 24 ans. Leur union sacrée a été célébrée à Sokone (Fatick), dans le diocèse de Kaolack. Agent de la Caritas Kaolack à la retraite, M. Dioh a pris pour épouse l'infirmière d'État en poste à Sibassor. Les années passent. Par la grâce de Dieu et en dépit des soubresauts de la vie, ils vivent toujours ensemble. Heureux, ils se disent déterminés à grandir ensemble dans la foi. « C'est un honneur de vivre ce moment ici, en Terre sainte. Le mariage est un sacrement qui nous permet de renforcer notre relation avec Dieu pour approfondir notre foi afin d'être beaucoup plus résilients pour mieux faire face aux mutations sociales que nous vivons au quotidien. J'ai renouvelé mes promesses de mariage à ma femme et j'en tiendrai rigueur », a confié François Dioh qui se dit fier d'avoir Pauline Aminata Sène Dioh comme épouse. Dans la vie, toute personne doit avoir ses repères au risque de se perdre. C'est la conviction de M. Dioh, qui se dit prêt à s'engager davantage pour la cause de son église.
Bernard Casimir Ciss a, quant à lui, décidé, il y a vingt ans de cela, de faire de Clémence Anne-Cécile Diatta sa tendre épouse. Lui aussi a promis devant Monseigneur Paul Abel Mamba et les autres pèlerins, d'aimer sa femme, de la chérir tout au long de son séjour sur terre. Mme Ciss, sourire aux lèvres, a également promis d'aimer son mari, le « Mont-Rollandais », de le choyer et de prendre soin de lui jusqu'à ce que la mort les sépare.