Le coup de pioche symbolique de la construction du nouveau réseau national de transport de données backbone2, issu de la connexion récente du Congo au nouveau câble 2Africa du géant américain Meta (ex-Facebook), a été donné le 7 septembre à Matombi, dans le Kouilou, par le ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique, Léon Juste Ibombo, en présence du directeur général de l'Agence de régulation des postes et des communications électroniques (ARPCE).
La nouvelle dorsale à fibre optique est pour le Congo une avancée majeure en ce sens que ce deuxième réseau backbone va renforcer la résilience de l'internet, en offrant de la redondance au backbone actuel et permettra la transmission de données entre Pointe-Noire et Brazzaville à très haut débit avec une capacité de 10 gigas.
En assurant le transport des données à la fois du câble WACS et du câble 2 Africa de Pointe-Noire vers Brazzaville et vice versa, ce backbone, dont les travaux de construction, de maintenance et d'exploitation sont confiés à une entreprise de droit congolais Congo câbles, devra améliorer considérablement les communications du pays, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités pour le développement économique et social. « Les entreprises congolaises pourront bénéficier d'une connexion Internet plus rapide, en facilitant les échanges commerciaux et l'accès aux marchés internationaux. De plus, les services publics tels que l'éducation et les soins de santé pourront être améliorés grâce à une meilleure connectivité. A l'orée de l'implémentation des services à valeurs ajoutées, et l'arrivée de la 5G dont les tests ont déjà été concluants dans notre pays, ce projet ouvre de nouvelles perspectives pour le Congo », a déclaré le ministre Léon Juste Ibombo.
Il a précisé que ce projet, qui est une injonction expresse du président de la République, Denis Sassou N'Guesso, est mis en oeuvre grâce à l'implication de l'ARPCE dont le datacenter à Pointe-Noire jouera un rôle majeur dans cet écosystème, et aux financements des opérateurs Telecoms dont Congo câbles, Airtel Congo, Congo Télécom et Silicone Connect. La connexion du Congo au câble à fibre optique 2Africa est une aubaine pour le pays décidé à faire de l'économie numérique un axe fondamentale de son développement.
« Le câble 2Africa offrira aux entreprises et aux consommateurs locaux une meilleure expérience en ligne et une plus grande connectivité entre l'Afrique, l'Europe et le Moyen-Orient. Long de 45 000 kilomètres, il s'agit de l'un des plus longs câbles sous-marins, interconnectant 19 pays en Afrique, 9 au Moyen-Orient et 5 en Europe. Il fournira une capacité nominale allant jusqu'à 180 Tbit/s, 10 fois la capacité du Wacs, en améliorant la connectivité pour 3 milliards de personnes soit 36% de la population mondiale », a expliqué le directeur général de l'ARPCE, Louis-Marc Sakala.
Promouvoir un accès équitable à l'internet
Plusieurs défis liés à la gestion de cette infrastructure sont d'ores et déjà circonscrits par le gouvernement et ses partenaires. L'ARPCE s'assure à garantir, au travers des mécanismes appropriés, un accès équitable à l'infrastructure aux opérateurs grâce aux règles de neutralité qu'elle fixera.
L'autre défi qu'évoque le gouvernement est celui de promouvoir un accès équitable à Internet pour tous les Congolais, en particulier dans les zones rurales et éloignées. « Il est essentiel de poursuivre et d'améliorer les politiques et la construction d'infrastructures adéquates pour s'assurer que l'inclusion numérique soit un succès », a soutenu le ministre Léon Juste Ibombo.
Plusieurs acteurs ont travaillé à l'aboutissement de ce projet, notamment Airtel Congo qui a construit la station d'atterrage du câble 2Africa et qui est responsable de sa gestion ainsi que Congo câbles qui est chargée de la construction de la nouvelle épine dorsale de l'Internet.
« En ce qui concerne Congo câbles, il sied de souligner que des objectifs-clés lui ont été assignés dont notamment celui de rendre disponible le haut débit afin de satisfaire la demande croissante des utilisateurs nationaux et ceux des pays limitrophes », a souligné Louis-Marc Sakala. L'arrivée de ce câble favorisera, en effet, le développement des réseaux à large bande, en contribuant à la réduction du coût de la data donc de l'augmentation des offres qui favorisent plus de trafic, ouvrant ainsi une compétition accrue et la baisse des prix au client final.