Le document-cadre pour le financement durable, publié hier, servira de référentiel aux émissions obligataires souveraines durables du Sénégal sur les marchés internationaux de capitaux et auprès des investisseurs privés.
L'État, à travers le Ministère des Finances et du Budget, a publié, hier, son document-cadre de financement durable. Ce document de référence lui permettra de mobiliser des financements sur le marché international des capitaux et auprès des bailleurs internationaux. II servira d'abord de référentiel aux émissions obligataires souveraines durables du Sénégal sur les marchés internationaux de capitaux et auprès des investisseurs privés. Les critères d'éligibilité pourront également être utilisés comme référence par les collectivités territoriales ainsi que les entreprises publiques, sous le contrôle ou la tutelle d'un Ministère, indique le communiqué du Ministère des Finances.
Le Sénégal, selon le document, devient ainsi le premier pays à articuler les logiques de moyens et de résultat en combinant les financements au format fléché et/ou indexé à la performance. Cela permettra de combiner ou d'alterner fléchage des fonds et indexation des caractéristiques de financement à des cibles officielles de développement durable. « Ce document offre ainsi aux bailleurs du Sénégal un canevas pour davantage s'aligner. Les critères ici présentés pourront également inspirer les entreprises publiques et privées dans leurs propres démarches de finance durable. Elles peuvent ainsi arrimer leurs propres objectifs de contribution aux Objectifs de développement durable à la situation du Sénégal et à ce référentiel pour leurs activités », explique, dans le document, le Ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Bâ.
Parmi les 10 catégories de dépenses éligibles aux fléchages des fonds, sept sont du domaine social, les trois autres sont axés sur le volet environnemental. Ledit cadre de financement a fait l'objet d'une revue indépendante par l'agence de notation Moody's Esg Solutions. La structure de Rating a jugé ce cadre de financement conforme aux principes pour les obligations vertes et sociales pour la partie fléchée et conforme aux principes de durabilité pour les obligations et les prêts de l'Association internationale des marchés des capitaux (Icma) et lui a attribué la meilleure notation possible en termes d'alignement avec ces principes (« avancée »).
Le Ministère des Finances et du Budget est accompagné dans cette initiative par Natixis Cib Green & Sustainable Hub qui s'occupe de la structuration du document-cadre de financements durables. La Banque mondiale et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) participent respectivement à l'animation des programmes de financements durables à travers la formalisation d'indicateurs de performance durable et la modélisation de leurs cibles et trajectoires dans le cadre d'une assistance technique et l'accompagnement dans l'établissement de rapports d'impact.
PROJET AGRICOLE DU MOUVEMENT « NANN-KA » (PODOR)
Baaba Maal mise sur l'agriculture pour fixer les jeunes
PODOR- Fixer les jeunes dans leur terroir avec des projets structurants ! C'est l'objectif du chanteur Baaba Maal dans le département de Podor (Saint-Louis). À travers son mouvement, « Nann-Ka » (expression pulaar regroupant les cinq premières initiales de quatre mots : agriculture, pêche, élevage, culture et technologies), le lead vocal du groupe Daandé Leniol (la voix du peuple) a tendu la main aux jeunes et aux femmes de Podor. « Je suis parti de cette partie du nord du Sénégal pour jouer de la musique un peu partout à travers le monde. Quelque part, je me suis dit qu'il fallait ramener quelque chose à cette localité qui m'a tout donné. Et cette contribution, c'est de participer au développement. Et qui parle de développement, parle de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche. Comme nous vivons dans des temps modernes, il fallait davantage intéresser les jeunes en leur proposant une agriculture basée sur les nouvelles technologies », a-t-il expliqué.
Avec des partenaires, le mouvement « Nann-Ka » a emblavé près de 50 hectares pour les mettre à la disposition des jeunes. Aujourd'hui, ils cultivent le riz, l'arachide, l'oignon et d'autres spéculations. Mais, tout cela a un coût. « Nous avons travaillé avec la Saed qui a fait des aménagements avec un coût bien déterminé. Pour avoir un départ avec les intrants et exploiter sur une à deux saisons, en plus de l'installation des panneaux solaires et de la motopompe, nous avons mis sur la table au moins trois milliards de FCfa », renseigne Baaba Maal en marge d'une visite de terrain.
Le promoteur appelle la population de Podor à s'approprier davantage le projet qui, selon lui, est une réponse au manque d'emplois dans cette partie nord du pays.
Dans le cadre du projet « Nann-Ka », 30 jeunes ont été formés et financés pour être des leaders dans leurs domaines. « L'État pourrait bien nous accompagner, car nous aurons besoin de beaucoup d'autres moyens, comme les tracteurs, pour être plus performants », plaide Baaba Maal. Après Podor, Baaba Maal s'est fixé comme objectif d'étendre le projet jusque même dans la sous-région.