Afrique de l'Ouest: ARTs - En Côte d'Ivoire, l'exposition «The Culture Shock» interroge le rapport entre tradition et modernité

En Côte d'Ivoire, l'exposition « The Culture Shock » a été prolongée jusqu'au 11 septembre au musée des Cultures contemporaines Adama Toungara situé dans la commune d'Abobo à Abidjan. Il donne à voir le travail de trois jeunes artistes ivoiriens qui interrogent le rapport entre la tradition et la modernité.

Sur un grand mur, des dizaines de masques traditionnels issus de l'héritage culturel des 69 ethnies du pays côtoient des masques plus modernes. Le sculpteur et plasticien Chula tire son inspiration de sa riche collection personnelle : « Je fais des masques futuristes qui sont différents des masques du passé, mais je tire mon inspiration des masques du passé, des masques ancestraux, des masques ethniques en fait. Et à un moment, je me suis dit que, à chaque fois se déplacer, aller s'inspirer d'un masque, c'est quand même beaucoup d'énergie à dépenser. Donc, pourquoi ne pas collectionner moi-même en fait et conserver ma culture. Donc, j'ai commencé à collectionner, conserver des masques. Et en même temps, je me sers de ça pour créer des masques futuristes. »

Un voyage entre le présent et le passé qui évoque aussi le travail de Cris D. Cet artiste réinterprète l'esthétique des masques traditionnels dans un style pop art : « Disons que je fais partie de cette jeunesse qui n'était pas très intéressée par sa propre culture. Donc, là, j'ai appris et je continue d'apprendre avec ce projet. On voyait toutes ces personnes qui étaient un peu comme moi, dans le même mouvement ».

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Le graphiste et cinéaste David M'Bengue, lui, présente deux mini-films d'animation, où il imagine la ville africaine du futur, entre temples administratifs, taxis volants et symboles spirituels : « À quoi peut ressembler le futur de l'Afrique ? C'est donc une ville futuriste et fantaisiste que j'ai créée. Je m'inspire donc de beaucoup de choses, du futur de notre plan urbain, du futur de notre démographie, de notre futur architectural ».

L'exposition porté par Cheikh Ahmed Sy Toungara, le fils du fondateur du musée, entend pousser la réflexion sur l'imaginaire collectif des jeunesses africaines.

Ce dernier décrypte son projet devant la grande affiche de l'événement. Une affiche sur laquelle on peut observer un cosmonaute en train de planter le drapeau ivoirien sur la lune.

« On est vraiment dans l'afro-futurisme »

« C'est aussi l'affrontement des générations, l'ancienne génération et la nouvelle génération, explique-t-il au sujet de "The Culture Shock", au micro de François Hume-Ferkatadji. Ça c'est le premier projet, la première exposition mi-digitale, mi-tangible, de la Côte d'Ivoire. Ici, on trouve des masques de l'artisanat et on trouve aussi des casques VR, de réalité virtuelle. Donc, on est vraiment dans l'afro-futurisme : afro, communauté noire africaine et futuriste. On parle de galaxie d'astronautes ivoiriens. »

Il conclut : « Parce que nous sommes dans une société où le cerveau a déjà été formaté et on ne peut pas concevoir l'idée par exemple l'idée d'un Africain, un Noir ivoirien, qui va travailler à la Nasa, qui sera astronaute, parce qu'on est déjà limité pour être banquier, docteur ou policier. Mais pour un enfant de 4 ans, 5 ans qui voit ça, la société ne l'a pas encore encadré. Donc, ça lui permet de rêver. Il se dit : si je vois l'image, c'est que c'est peut-être possible un jour. Et donc, il va commencer à s'intéresser à tout ce qui peut le mettre sur le chemin d'un astronaute. Donc, la technologie avancée, travailler à Tesla, à la Nasa et d'autre entreprises. »

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