Madagascar: Affaire Romy Andrianarisoa - Ouverture du procès à Londres, ce jour

Après le débat sur le certificat de nationalité malgache du président Rajoelina et sa candidature à la prochaine présidentielle, l'affaire Romy Andrianarisoa continue à maintenir l'opinion publique en haleine.

Tous les observateurs ont les regards braqués sur la Southwark Crown Court où le procès de Romy Andrianarisoa, l'ancienne directrice de cabinet du président de la République, se déroule, ce jour. En détention à Londres depuis le samedi 12 août après son arrestation par l'Agence britannique anticriminalité (NCA) avec son « associé » Philippe Tabuteau, Romy Andrianarisoa a l'occasion d'apporter plus d'éclaircissement sur cette affaire. En effet, elle a été soupçonnée d'avoir réclamé des pots-de-vin pour l'attribution de licences d'exploitation au groupe minier Gemfields.

Démissionner

Conscient des conséquences que cette affaire pourrait avoir sur l'avenir politique de l'actuel chef de l'Etat en pleine période pré-électorale, le camp Rajoelina a tout de suite tourné le dos à Romy Andrianarisoa en niant toute implication de la présidence de la République et du chef de l'Etat dans cette affaire. « Il s'agit d'un voyage privé pour lequel elle a pris un congé », s'accorde-t-on à dire du côté de la majorité. C'est également la version officielle.

En tout cas, la présidence malgache a annoncé lundi 14 août qu'au vu de la situation, Romy Andrianarisoa est « relevée de ses fonctions avec effet immédiat ». Quatre semaines plus tard, cette affaire risque de mettre Andry Rajoelina en mauvaise posture. Le timing est loin d'être idéal pour le locataire d'Iavoloha qui devrait démissionner ce 9 septembre selon le délai constitutionnel.

En effet, au cas où le procès se traîne, comme on a l'habitude de voir dans les pays comme l'Angleterre, il pourrait être « appelé à la barre » pour apporter plus d'éclaircissement dans cette affaire. D'autant plus qu'à partir du 10 septembre il n'aura plus le statut d'un président de la République.

Contestation

Quoi qu'il en soit, l'opposition suit de près cette affaire. Sur les réseaux sociaux, Fanirisoa Ernaivo, présidente du Rodoben'ny mpanohitra ho an'ny demokrasia eto Madagasikara Diaspora et non moins présidente de l'Association pour le Droit et Développement de Madagascar est déjà à Londres depuis hier pour assister au procès. « Nous suivons de près l'affaire Romy Voos (pris en flagrant délit de haute corruption) et nous sommes déjà là.

Le procès se déroulera demain à la Southwark Crown Court », a-t-elle posté sur les réseaux sociaux, hier. D'après les informations, une forte délégation a fait le déplacement avec elle. En tout cas, même si le régime Rajoelina a déjà survécu à tout genre de scandale, avec cette affaire Romy Andrianarisoa, il risque de laisser quelques plumes. D'autant plus que la diaspora s'organise déjà pour une journée de contestation qui se déroulera ce samedi 09 septembre sur la place de la République à Paris.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.