Togo: Edoh Komi, le Martin Luther King togolais ?

8 Septembre 2023

28 Aout 1963-28 Août 2023, il y a de cela 60 ans jour pour jour que le Pasteur américain, Martin Luther King prononçait son célèbre discours « I have a dream ».

Pour la célébration de cette journée et de ce discours qui a guidé la lutte pacifique menée par cet illustre personnage, le MMLK (Mouvement Martin Luther King, qui porte bien son nom au Togo, a jugé utile de revisiter ce texte et de le convoquer pour voir dans quel sens, ce discours peut être encore d'actualité dans la lutte actuelle pour le développement de l'Afrique.

Au cours d'une rencontre de commémoration de ce discours vieux de 60 ans déjà, le président du MMLK, Pasteur Edoh Komi, alternativement Maire Adjoint de la Commune de Golfe 2, est revenu à travers une déclaration, sur les différentes situations d'injustice et de menaces à la paix qui sont actuelles sur le territoire africain. Il n'a pas éludé le cas du Niger où la CEDEAO n'exclut toujours pas l'idée d'une intervention militaire pour réinstaller le président Mohamed Bazoum, enlevé du pouvoir depuis plusieurs semaines déjà par un coup d'Etat militaire.

Evoquant le discours de Pasteur King, Edoh Komi a indiqué que, « Nous portons le nom de Martin Luther King, pour nous, c'est une référence. Et ce discours a transcendé les frontières, est allé loin, et fait partie des discours historiques. C'est l'occasion de revisiter ce discours, de le présenter entre les lignes à l'humanité, cette humanité qui a besoin de cette philosophie, car, la violence n'a jamais réglé les problèmes. Vous avez vu qu'au cours de cette rencontre, nous avons passé en revue les foyers de tension en Afrique, dans les pays où les gens ne peuvent pas vivre, Soudan, RD Congo, Somalie, nous n'avons pas passé inaperçu le cas du Niger qui frôle aujourd'hui la violence. Notre position au MMLK est claire.

Et comme Martin Luther King a condamné la guerre au Vietnam, nous aussi au MMLK, nous condamnons la déclaration de guerre d'où qu'elle vienne sur le Niger. Nous ne pouvons pas sacrifier à des puissances occidentales et c'est ça notre engagement et nous sommes ferme la dessus ». « La non-violence, c'est une arme qui anoblit l'âme de celui qui la pratique. C'est dire aux méchants que l'arme de la violence ne peut pas prospérer. Nous estimons que 60 ans après, le discours de la non-violence est encore d'actualité. Celui qui est non-violence, c'est celui qui reconnait l'existence de Dieu en son prochain, qui voit en son prochain Dieu.

Et quand vous voyez Dieu en votre prochain, vous ne pouvez pas le violenter. Et c'est d'ailleurs le message fort de la non-violence. Reconnaissons toujours en notre prochain, l'existence de Dieu, nous ne lui ferons pas de mal. Et nous pouvons créer facilement le paradis sur terre avec la non-violence. Même si cette philosophie semble pour certains aujourd'hui, une arme des faibles, c'est l'arme des plus forts », a-t-il aussi analysé.

Et le président du MMLK ne se prive pas de choisir entre la violence et la non-violence. « Entre la non-violence et la violence, le choix est simple, c'est la non-violence, parce que c'est cette arme qui nous permet de vivre, de considérer l'autre. Si on s'aime, on ne peut pas faire du mal à autrui. La particularité de cette célébration, c'est que 60 ans après, le discours de Martin Luther King a pris de l'âge, mais continue d'alimenter les commentaires, permet aux chercheurs, aux érudits, aux intellectuels d'approfondir la philosophie de la non-violence et c'est ça qui fait sa particularité. 60 ans après, il faut qu'on revisite ce discours, qu'on se l'approprie pour la vie au Togo, en Afrique et dans le monde entier », a-t-il fait savoir.

Des actions qui sont faites ici et là, il a fait savoir, « nous sensibilisons, nous formons, nous prêchons la non-violence, nous vivons la non-violence et en nous tous les jours, c'est cette philosophie de la non-violence. Et partout, nous estimons que la violence n'a jamais été la solution à tout problème ».

Enfin, formule à son tour et comme l'inspirateur de son mouvement, Edoh Komi, « Mon grand rêve pour le Togo, c'est de revenir sur ce principe fort du père de l'indépendance, Togo chéri, l'or de l'humanité ». En tout cas, un rêve en appelant un autre, à une question de savoir s'il peut y avoir un Martin Luther King au Togo, la réponse d'une militante du MMLK à cette rencontre est bien formelle : « Si quelqu'un peut se réclamer aujourd'hui Martin Luther King togolais, c'est bien le président de son mouvement, Pasteur Edoh Komi, surtout qu'il est également Pasteur et qu'il a un idéal pour l'être humain, la justice et le droit ».

Après cette rencontre avec la presse en présence d'acteurs de la vie sociopolitique au Togo, l'autre activité dans l'agenda du MMLK, au programme de de cette célébration dont le thème principal, c'est « L'Apôtre de la non-violence peut-il encore inspirer dans le développement pacifique de l'Afrique ? », c'est le traditionnel concours sur le discours « I have a dream » de Martin Luther King, à l'endroit des élèves et étudiants.

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