Madagascar: Deux civils abattus par un gendarme à Maintirano - La famille des victimes réclame justice

L'affaire portant sur les deux civiles abattus par un gendarme stagiaire dans la commune Bebaboka, district de Maintirano, dans la région Soafia, vendredi 1er septembre 2023, connaît un rebondissement.

Transportés dans la Capitale, les dépouilles des victimes se trouvent actuellement au domicile de leur famille à Ambodin'Isotry en attendant leur acheminement à leur région natale à Antanimora, dans la région Anosy. Hier, la famille a appelé la presse pour apporter leur souci quant à la suite de cette affaire, notamment sur les charges qu'elle devra supporter pour l'enterrement de leurs proches.

Parlant au nom de la famille, un frère des victimes pense que la gendarmerie a le devoir de prendre en charge l'inhumation des défunts, qu'ils soient inhumés selon les us et coutume de leur région d'origine. En dehors de l'application de la loi au meurtrier, il exige le respect des us et coutume des Antandroy dans un cas similaire. Nos coutumes obligent l'auteur de cet acte à observer la pratique de ce qu'on appelle « Tafaraha ».

« Pour ce faire, les responsables de cette tuerie doivent offrir 40 boeufs pour chacune des victimes. Ces animaux serviront à supporter toutes les dépenses à allouer aux funérailles », explique le porte-parole. Il admet que la gendarmerie a déjà pris en charge le transport des dépouilles jusqu'à leur destination, acte que la famille tient à remercier, a-t-il souligné. « Mais le problème est de voir que jusqu'ici, aucun responsable de la gendarmerie n'est venu présenter ses condoléances à la famille, pour nous réconforter dans cette situation douloureuse », s'est-il plaint. Il ajoute que les défunts ont laissé des enfants, tous sont encore petits. C'est pourquoi, il lance un appel à tous les natifs de l'Androy à manifester leur solidarité à la famille éplorée.

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Exécution sommaire

Témoin oculaire de ce double meurtre, le cadet des défunts a raconté à la presse ce qui s'était passé ce vendredi 1er septembre. « Nous sommes chez nous quand un gendarme a frappé la porte de notre maison. Sans hésitation, nous l'avons fait entrer et une fois à l'intérieur, il nous a ordonné de nous taire tout en nous menaçant avec son arme. Pour le calmer nous l'avons prié de sortir en lui demandant de ranger son arme parce. Ne voulant pas obtempérer à notre invitation, il est parti après avoir lancé des propos truffés de menaces. Deux ou trois minutes après, il est revenu pour recommencer à nous invectiver. Ainsi, la situation a dégénéré. C'était à ce moment que le gendarme a froidement tiré sur nous. Touchés par des balles, mes deux frères ont été tués sur le coup ». Racontant cette tragédie qu'il a endurée ce vendredi-là, le frère cadet était encore sous le choc, hier. On attend alors la réaction des autorités concernées par cette affaire.

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