Madagascar: Un chef de l'État qui se présente envers et contre tout

Il n'y avait pas à proprement parler d'incertitude sur la volonté d'Andry Nirina Rajoelina de se porter candidat à l'élection présidentielle. Après la confirmation du calendrier électoral proposé par la CENI, les actions du gouvernement ont montré que le chef de l'État était décidé à se présenter.

La révélation de l'acquisition de sa nationalité française en 2014 ne l'a pas fait dévier de son objectif et malgré toute la polémique créée, il a, avec son équipe, tenu bon. Il a attendu la fin des Jeux des îles et leur immense succès pour annoncer sa candidature. Malgré l'opposition de plusieurs de ses adversaires, refusant sa participation au scrutin de novembre, il a persisté et a affirmé sa décision de briguer un nouveau mandat lors d'un show politique au Palais des Sports. La propension de ceux qui l'entourent a empêché ses concurrents de se réunir et a provoqué une véritable levée de bouclier.

Les voix s'élèvent de tous les côtés pour dénoncer ces abus d'autorité et l'utilisation abusive des forces de l'ordre dans ce sens. Les partis politiques de l'opposition se dressent contre les dérives du pouvoir et s'inquiètent des troubles possibles pouvant en résulter. Le FFKM, conscient de l'instabilité de la situation actuelle, a appelé à l'apaisement et prône le dialogue entre toutes les parties prenantes.

La liste des candidats, dont les dossiers ont été acceptés par les juges constitutionnels, sera connue ce matin et les heureux élus pourront commencer à se préparer pour la campagne électorale. Le chef de l'État qui est sûr de son fait n'a pas attendu la déclaration de la HCC pour procéder à des inaugurations. Il connaîtra, lundi, le numéro qui lui sera attribué par la CENI au cours d'un tirage au sort. On ne sait pas actuellement quand il quittera ses fonctions. Les jours, voire les semaines à venir, risquent d'être particulièrement mouvementés à cause de la tension qui risque de surgir.

Sur le plan international, les suites des coups d'État qui ont eu lieu sur le continent africain continuent d'alimenter les chroniques des analystes, spécialistes de géopolitique. La situation semble s'être apaisée au Niger et au Gabon. La junte au pouvoir au Niger a nommé un Premier ministre qui dialogue avec la CEDEAO. On a appris que des tentatives de médiation ont été entreprises, mais l'idée d'une intervention des forces armées de l'organisation est toujours envisagée. Les relations de la junte avec la France ne sont plus aussi tendues qu'aux premiers jours. L'ambassadeur français est toujours en poste et les manifestations populaires autour de la base des militaires français rassemblent moins de monde qu'avant. Au Gabon, un régime de transition est en place et devrait préparer le retour à un ordre constitutionnel dans un délai raisonnable.

En Europe, la guerre entre l'Ukraine et la Russie continue de plus belle, mais on ne constate pas d'avancées significatives sur les différents fronts. La contre-offensive ukrainienne se déroule laborieusement, mais elle a le mérite de faire gagner du terrain aux forces ukrainiennes. L'armée russe a su tirer profit de ses défaites antérieures. Elle dispose de nouvelles troupes constituées de forces spéciales. Les combats engagés sont très durs et occasionnent des pertes importantes des deux côtés.

Comme nous le disons régulièrement, l'avenir n'est pas écrit. À Madagascar, la situation politique est assez incertaine. L'actuel chef de l'État est décidé à remporter l'élection présidentielle et fait tout pour qu'il en soit ainsi. Il ne fait pourtant pas l'unanimité et a en face de lui des adversaires décidés à ne pas se laisser faire. On s'aperçoit cependant qu'il se présente envers et contre tout. La semaine à venir permettra de connaître le véritable rapport de forces qui existe actuellement.

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