Ni Layouni, ni Letaief n'ont réussi à débloquer la situation malgré l'important volume de jeu développé, en première mi-temps notamment. Il a fallu que Youssef Msakni fasse son entrée pour que la machine carbure enfin.
La large victoire de la Tunisie devant le Botswana se résume à un simple retour aux fondamentaux. En effet, l'attaque tunisienne a peiné, à même de souffrir le martyre, sans parvenir à déverrouiller la défense d'une sélection botswanaise au jeu compact. Un jeu en bloc bas qui a laissé muets les attaquants tunisiens pendant une heure de jeu. Et même le premier but tunisien n'a pas été l'oeuvre de notre attaque. Un but signé Alford Velaphi contre son camp (60'). En voulant dégager la balle suite à un corner tiré par Mejbri, Velaphi a trompé son propre gardien. Avant cela, le jeu se résumait à une domination, le moins qu'on puisse dire, stérile.
Une stérilité qui s'explique...
Jalel Kadri a fait appel à de nouvelles têtes et rappelé certains joueurs, Omar Layouni notamment. En titularisant, entre autres, Layouni, le sélectionneur national a pensé apporter une solution en attaque sur le couloir droit. Seifallah Letaief a, lui, tenté d'ouvrir des brèches sur le couloir gauche, mais il a toujours peiné dans les 30 derniers mètres, comme tous ses camarades de l'attaque, du reste.
"Pour rester cohérent dans mon discours de sélectionneur, je persiste à dire que la convocation de 8 attaquants s'inscrit dans notre quête de trouver de nouvelles solutions, notamment au niveau de la rapidité et de la percussion. Il y a cette difficulté à se montrer efficace dans les 30 derniers mètres, cette dernière touche qui nous fait encore défaut. Nous avons cherché la rapidité en convoquant, entre autres, Omar Layouni et Sayfallah Ltaief.
Mais les automatismes ne sont pas encore huilés sur le couloir droit entre Yan Valery et Omar Layouni et sur le couloir gauche entre Ali Abdi et Sayfallah Letaief. Vous savez, les nouveaux venus n'ont eu que deux séances d'entraînement. Ce n'est guère suffisant pour l'entente, ce qui explique les difficultés rencontrées, durant la première mi-temps, à mettre la balle dans les filets malgré le volume de jeu impressionnant que nous avons développé", a expliqué le sélectionneur national, Jalel Kadri, lors de la conférence de presse d'après-match.
La magie a encore opéré !
Il est peut-être en fin de carrière. Il donne parfois l'impression que c'est un fainéant sur le terrain. Il reste, cependant, un grand joueur du football tunisien. C'est de Youssef Msakni que nous parlons. C'est lui qui a inscrit le second but en logeant la balle de la tête dans les filets botswanais suite à un centrage d'Ali Abdi (82'). Il était temps : un but marqué par un attaquant tunisien et non par un défenseur botswanais qui trompait son gardien.
Et l'emblématique capitaine de l'équipe de Tunisie de ne pas s'arrêter-là. Dans le temps additionnel, il a doublé la mise d'un tir puissant et cadré. Un joli but du reste qui résume tout le talent de Msakni.
Au final donc, ce sont les joueurs-cadres de l'équipe qui ont fait la différence dans ce match. Car outre Msakni, l'incorporation de Hamza Rafia et de Mohamed Ali Ben Romdhane a rééquilibré l'entrejeu, ce qui a dégrippé la machine: "Comme je l'ai expliqué, ce n'est pas en deux séances d'entraînement que les automatismes allaient se former entre anciens et nouveaux. Puis, il y a une chose capitale: ce n'est pas pareil quand on voit un footballeur jouer et quand on va l'entraîner,.
Nous cherchons, certes, à apporter des solutions en attaque, mais ça ne se fera pas au détriment de l'équilibre des deux autres compartiments de jeu : la défense et l'entrejeu.", a rétorqué le sélectionneur national qui préfère positiver que de se lamenter sur les grosses difficultés rencontrées en attaque en première mi-temps : "Pour moi, les objectifs tracés pour ce match ont été atteints. Nous avons retrouvé la dynamique de victoires et, par là même, le leadership de notre groupe, clôturant ainsi de la plus belle des manières notre parcours aux éliminatoires de la CAN de Côte d'Ivoire".
Le match contre le Botswana a confirmé une chose : la transition en équipe nationale, ce n'est pas pour demain. L'équipe de Tunisie a encore besoin de ses joueurs-cadres. La nouvelle génération, celle de Letaif, Layouni et Valery, généreux dans l'effort et qui ont livré un bon match tout de même, a encore besoin de temps pour s'adapter, mais pas trop. La CAN approche et il faut y être prêt.