Soudan: Le général Abdel Fattah al-Burhan dissout les Forces de soutien rapide

Une maison à Abyei brûle - Soudan (Illustration)

C'est une décision liée aux sanctions américaines que le président de facto du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan, a prise mercredi en décrétant la dissolution des Forces de soutien rapide, supplétif à l'armée depuis de longues années. Le ministère du Trésor américain a sanctionné pour violation des droits humains plusieurs responsables paramilitaires, le numéro deux des FSR Abderrahim Hamdane Daglo dit Hemedti.

Le général al-Burhan cherche à gagner du terrain sur le plan politique alors qu'il est en difficulté sur le plan militaire à Khartoum. Depuis qu'il a quitté la capitale soudanaise pour s'installer à Port-Soudan fin août dernier, le général al-Burhan cherche à asseoir sa légitimité auprès de la communauté internationale. En s'affichant aux côtés de chefs d'État étrangers (au Caire, à Juba, à Doha) en sa qualité de chef du Conseil souverain, il apparait comme celui qui tente de mettre fin à un conflit interne.

D'ailleurs, la décision de dissoudre les FSR intervient pour « rébellion » et « graves violations des droits des citoyens ». Cette dissolution vise, selon plusieurs observateurs, à essayer de déplacer la guerre vers un tout autre terrain, celui de la légalité. Mais le défi militaire est immense. L'armée est acculée et encerclée dans ses bases à Khartoum.

La dissolution des FSR est aussi une tentative de récupérer leurs avoirs placés au Soudan et dans différents pays étrangers afin d'éviter qu'ils soient gelés par les Américains après les sanctions. Selon Othman Mirghanni, rédacteur en chef du quotidien soudanais Atayar, « avec la dissolution des FSR, ces avoirs reviennent à l'État soudanais. »

Autre répercussion, il n'est plus possible que les membres des FSR puissent intégrer l'armée. La question était en discussion avant le début de la guerre.

En réagissant à leur dissolution, les paramilitaires ont dénoncé une décision « illégale » et qui « ne changera rien sur le terrain ». « Nous allons continuer notre combat contre l'armée pendant longtemps », a indiqué l'un des conseillers du général Hemedti.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.