À quelques jours de la rentrée scolaire, la police multiplie les saisies et les interpellations, afin de lutter contre ce nouveau phénomène, porté par les réseaux sociaux. Ces derniers jours, près de cinq tonnes de drogues ont été saisies, dont une grande partie de « kadhafi », et une usine a été démantelée dans la commune d'Abobo, où RFI a suivi une opération de la police.
Plusieurs dizaines de policiers entrent dans le marché d'Abobo. Les agents fouillent partout : dans les bassines cachées sous les étals, les cartons... Les policiers sont à la recherche de petits flacons contenant d'une drogue, la « kadhafi », un mélange de tramadol et de Vody, une boisson énergisante.
« C'est presque toutes les catégories de jeunes qui consomment cette drogue. Ça peut être des chauffeurs, des conducteurs, les habitants de nos différentes communautés... », explique le capitaine Olivier Dosso, commissaire principal de police, chef de district de police d'Abobo.
En Côte d'Ivoire, le tramadol n'est pas un médicament interdit. Les policiers traquent donc les médicaments « de qualité inférieure et falsifiés ». Des produits par ailleurs très accessibles pour les toutes les bourses, comme l'explique le capitaine Kobé Bohi, charge de la cellule de lutte contre ces types de médicaments à la direction des stupéfiants et des drogues.
« Le prix du comprimé varie entre 500 et 1 000 francs CFA », indique-t-il, précisant qu'un seul suffit pour sentir son effet. « C'est un nouveau concept qui attire les jeunes. Mais la drogue "kadhafi" est vraiment forte, elle a des effets néfastes sur le consommateur. »
Un effet amplifié par les réseaux sociaux. Depuis juillet, la police dit avoir interpellé une centaine de personnes.