La sexagénaire a été retrouvée morte à son domicile le 6 septembre dernier. Le MRC, parti de l'opposition, réclame que la lumière soit faite sur ce crime odieux. La société civile condamne un crime de trop.
Qui a tué Suzanne Zamboué ? La question a fait la une de plusieurs journaux camerounais cette fin de semaine. Suzanne Zamboué a été retrouvée par des proches dans la nuit du 6 septembre, ligotée, torturée et baignant dans une mare de sang.
À Jouvence, son quartier de résidence dans le 6eme arrondissement de Yaoundé, l'assassinat de la sexagénaire suscite consternation et étonnement. Surtout parce que Suzanne était l'épouse d'un cadre du MRC, Pascal Zamboué, incarcéré depuis trois ans, comme des dizaines d'autres à la prison centrale de Yaoundé. Il avait pris part aux marches pacifiques initiées par Maurice Kamto et réprimées par le pouvoir de Yaoundé.
Le réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale condamne un crime de trop, et réclame une enquête internationale. « D'abord, c'est une indignation totale de voir une femme qui n'a rien demandé être assassinée de la sorte. Nous demandons qu'il y ait des enquêtes internationales pour tous ces crimes-là, il y en a beaucoup. Le crime de madame Suzanne épouse Zamboué est un crime de trop », s'insurge Maximilienne Ngo Mbe, présidente du Redhac.
Dans un message en direct de la plateforme Facebook, l'opposant Maurice Kamto, président du MRC, a dit ressentir « une tristesse infinie à la suite de l'assassinat monstrueux de Suzanne Zamboué »qu'il a qualifiée de « paisible mère de famille », avant d'ajouter qu'il est difficile ne pas lier sa torture et son assassinat à ce que subissent les militants de son parti.
Plus de 72h après le crime, on ne sait toujours rien sur les auteurs et les circonstances de cet assassinat.