Dans le Nord-Kivu, une dizaine d'écoles hébergent des déplacés internes, qui doivent quitter les lieux tous les matins pour laisser place aux élèves.
En République démocratique du Congo, les élèves d'une dizaine d'écoles du territoire de Nyiragongo, qui hébergent des déplacés internes, ont du mal à débuter l'année scolaire. En effet, les déplacés, qui sont logés dans les salles de classe, doivent les libérer chaque matin et cela entraine des retards.
Ainsi, chaque matin, depuis le 4 septembre, jour de la rentrée scolaire, Antoinette Gahizi, une déplacée interne venue du groupement Jomba, en territoire de Rutshuru, plie ses affaires et les transporte dans la cour de l'école primaire Mboga, pour laisser la place aux écoliers.
"Depuis la rentrée scolaire, nous nous levons au premier chant du coq pour mettre nos affaires dans la cour et permettre aux enfants d'étudier. Après les cours, nous nous remettons dans les salles de classe. Mais nous sommes frappés par la pluie ici, nos affaires sont mouillées et il n'y a aucun moyen pour mettre nos enfants à l'abri. Nous souffrons beaucoup dans cette école de Kanyarushinya", explique-t-elle.
Appels au gouvernement
Cela fait deux ans que les déplacés venus de Rutshuru sont installés à Kanyarushinya, mais le fait que certains vivent encore dans des écoles est pour Ushindi Rutara, lui aussi déplacé, une preuve de la négligence du gouvernement congolais.
Selon lui, "c'est toujours un problème ici à Nyiragongo parce que de nombreux déplacés vivent jusqu'à aujourd'hui dans des camps de déplacés. Nous demandons au gouvernement de voir comment les doter au moins de bâches pour qu'ils puissent construire des cabanes."
Les autorités du territoire de Nyiragongo ont décidé de transférer certaines classes dans d'autres établissements qui ne sont pas occupés par les déplacés, mais ces écoliers doivent alors débuter les cours l'après-midi.
"Sauver la situation"
Kisuka Baby, sous-proved (autorité qui supervise) de l'enseignement primaire, secondaire et technique en territoire de Nyiragongo, affirme que "12 écoles sont occupées par les déplacés, mais il a été demandé que ces personnes déplacées puissent libérer les salles de classe. Mais nous sommes aussi en pourparlers avec l'OIM (Organisme international pour les migrations) qui est en train de construire un camp à Bushagara. Bientôt, ces déplacés seront relocalisés au niveau de Bushagara. Pour sauver la situation des enfants, l'école primaire Kanyarutshinya vient d'être déplacée vers l'EP Byahi, où les enfants pourront étudier dans l'après-midi."
Les élèves déplacés attendent toujours l'installation de tentes dans les différents camps d'accueil afin de pouvoir eux aussi être scolarisés.