Absence de Xi Jinping, le spectre de la récession, des divisions sur les énergies fossiles : voici ce qu'il faut savoir sur le sommet du G20 à New Delhi en Inde.
Les chefs d'Etat et de gouvernement du G20 atterrissent les uns après les autres à New Delhi depuis ce vendredi matin (08.09) pour le sommet qui s'ouvre ce samedi. Le G20 réunit les 19 pays les plus riches du monde, ainsi que l'Union européenne.
Le groupe pourrait d'ailleurs être bientôt élargi à l'Union africaine, dont l'adhésion semble sur la bonne voie.
Ce sommet est tout d'abord marqué par l'absence très remarquée du président chinois, qui n'envoie "que" son Premier ministre pour représenter Pékin.
C'est une première depuis 2008 et une absence d'autant plus commentée que Xi Jinping s'était bien rendu en personne au sommet des Brics en Afrique du Sud le mois dernier, le groupe des pays émergeants, qui a décidé de s'élargir et semble décidé à remettre en cause l'hégémonie américaine et occidentale dans le monde.
Nouvelle donne mondiale
"Pékin dit clairement : vous avez besoin de nous pour rester important", confie l'expert en économie Holger Göorg, du Kieler Institut für Weltwirtschaft (IfW) à la DW.
"Xi Jinping est uniquement intéressé par une participation si la Chine joue le rôle principal, ce qui n'est pas le cas avec le G20".
Dans le même temps, le pays hôte, l'Inde, qui fait aussi partie des Brics, pourrait en profiter pour se présenter comme une puissance fiable, qui sait jongler entre les sphères d'influence, capable d'entretenir de bonnes relations avec tout le monde.
"Nous sommes à un moment où la diplomatie multilatérale est réinventée, et c'est un domaine dans lequel l'Inde est particulièrement forte", note Ian Lesser, du German Marshall Fund.
La croissance économique devrait être au centre des discussions, alors que la récession menace de nombreux pays, dont l'Allemagne, et que la reprise en Chine depuis la pandémie de coronavirus reste décevante.
Guerre en Ukraine et climat
On parlera également de la guerre en Ukraine, qui est un point de désaccord majeur au sein du G20, qui n'est jusque-là pas parvenu à s'entendre pour condamner l'agression russe. Vladimir Poutine, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, sera d'ailleurs représenté par son ministre des Affaires étrangères.
De profonds clivages persistent aussi sur la question du changement climatique et les objectifs en matière de réduction des énergies fossiles.
En préparation à ce sommet, les ministres des Etats membres n'avaient même pas réussi à mentionner le charbon, extrêmement polluant, mais qui reste une source d'énergie essentielle pour l'Inde et la Chine, qui font partie des plus gros pollueurs de la planète.