Afrique Centrale: Fait accompli

Les derniers développements de l'actualité au Gabon consécutive à la prise du pouvoir par les militaires, le 30 août, sont irréversibles. Tel est le constat dressé par la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale-CEEAC- réunie en session extraordinaire dans la localité équato-guinéenne de Djibloho, le 4 septembre.

Fallait-il engager le bras de fer avec les nouvelles autorités gabonaises dont le meneur, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, longtemps collaborateur du président Ali Bongo Ondimba, et avant lui, de feu le président Omar Bongo Ondimba, prêtait serment le même jour à Libreville, la capitale du pays, en qualité de chef d'Etat de la transition ?

La CEEAC n'a pas pris fait et cause pour le putsch, mais après avoir en quelque sorte « constaté les dégâts » et faisant contre mauvaise fortune bon coeur, elle a mis le régime militaire devant ses responsabilités : assurer la paix dans le pays puis, préserver l'intégrité physique du président déchu ainsi que sa famille.

L'approche adoptée par la CEEAC vis-à-vis du Gabon tranche avec celle de sa consoeur, la CEDEAO à l'égard du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso, et surtout du Niger où plane toujours la menace d'une intervention militaire destinée à déloger les militaires au pouvoir depuis le renversement du président Mohamed Bazoum, le 26 juillet.

Il reste pourtant au chef de la transition gabonaise un petit bonhomme de chemin à parcourir. Lors de sa prestation de serment, de ses premières annonces ressortait son intention de redessiner un nouveau Gabon : lutte anticorruption, retour d'exilés politiques, libération de prisonniers d'opinion, refonte du code de la nationalité et du code pénal, adoption d'une nouvelle Constitution sont autant de batailles à mener.

Ce ne sera pourtant pas en solitaire car passée l'euphorie, ses compatriotes commenceront à parler, à discuter, à suggérer, et même à contester certaines décisions susceptibles de les mécontenter. Dans le même temps, les institutions sous-régionales, régionales et internationales demanderont à prendre la part qui leur revient dans le processus de retour à l'ordre constitutionnel. Le général Oligui a du travail.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.