Congo-Kinshasa: Climat - Kinshasa structure ses ambitions

La vision congolaise intègre trois volets majeurs, à savoir l'accès au financement, la cohésion sur des projets et les solutions innovantes. Pour la République démocratique du Congo (RDC), le grand enjeu est de transformer le potentiel disponible pour produire de l'énergie verte en réalité pour les populations. Il revient aux pays pollueurs d'honorer leur engagement en termes de crédit carbone.

Au cours des prochains mois, le gouvernement entreprend de mener une diplomatie climatique plus active dans le sens de faire entendre la voix congolaise dans le monde. Les prochains rendez-vous déjà ciblés sont les assemblées générales des Nations unies et la COP 28 à Dubaï, le 30 novembre 2023. La question climatique constitue aujourd'hui l'un des plus grands enjeux dans les échanges entre le Nord et le Sud. A Nairobi, l'Afrique a tenu pour la première fois un sommet sur le climat, l'Africa Climate Summit 2023 (ACS23). Comme le résume son thème central, il était question de promouvoir la croissance verte et le financement de l'action climatique en Afrique et dans le monde.

En réponse à cette problématique, Kinshasa a présenté un plan avec trois grands volets : (I) l'accès équitable des pays africains au financement, (II) la solidarité sur des projets d'intérêt commun dans les énergies renouvelables et (III) les solutions innovantes sur les défis environnementaux.

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Pour tracer une nouvelle voie pour le continent africain et assurer une bonne exécution de ce plan, Sama Lukonde estime nécessaire de réduire les dettes économiques contractées pendant la crise mondiale (Covid-19), de faciliter le financement des projets intégrateurs et de mettre en oeuvre une véritable économie du climat, avec des structures innovantes comme un Fonds d'investissement sur l'économie du climat ou même un marché de carbone équitable.

Au Kenya, l'occasion était propice pour le gouvernement de la RDC de rappeler deux projets phares en difficulté faute de financement, à savoir le projet intégrateur d'Inga et le projet de développement de la chaîne de valeur dans la fabrication des batteries.

Votée à l'unanimité, la Déclaration de Nairobi sur les enjeux climatiques constitue une étape importante pour les négociations futures. En effet, elle prend en compte la plupart des aspirations des pays africains. Elle permet non seulement à l'Afrique de parler enfin d'une seule voix, mais elle intègre finalement les intérêts diversifiés.

Dans la Déclaration, les dirigeants africains ont appelé la communauté mondiale à agir de toute urgence pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, à honorer l'engagement de fournir 100 milliards de dollars de financement climatique annuel aux pays en développement et à rendre rapidement opérationnelle la facilité pour les pertes et dommages convenue lors de la COP 27 de l'année dernière.

Pour Sama Lukonde, le défi financier se trouve au centre de ce que Jean-Michel Sama Lukonde appelle « le combat ». A la prochaine assemblée générale des Nations unies de New-York et même pendant la COP-28, l'Afrique devra parler d'une seule voix avec les autres pays qui l'ont rejoint lors du sommet de Nairobi. Pour faire vivre durablement la flamme, la Commission de l'Union africaine va continuer à sensibiliser le continent africain.

En outre, elle prévoit également d'élaborer une feuille de route dans le cadre de l'exécution de la Déclaration et de proposer aux États membres de faire des changements climatiques le thème de l'année 2025 à 2026. Il est prévu l'élaboration des nouvelles politiques, des réglementations et des mesures incitatives pour attirer des investissements locaux, régionaux et mondiaux dans la croissance verte et les économies inclusives. Enfin, plus rien ne devrait faire obstacle à l'institutionnalisation du sommet africain pour le climat tous les deux ans. Le rendez-vous est fixé en 2025.

De nouveaux engagements financiers

En plus de la Déclaration de Nairobi, il faut signaler des annonces importantes. Le président désigné de la COP-28 a fait état d'une initiative de 4,5 milliards de dollars impliquant plusieurs entités basées aux Émirats arabes unis et Africa 50. L'objectif est de financer 15 gigawatts d'énergie propre en Afrique d'ici à 2030. On s'attend à un financement supplémentaire de l'ordre de 12,5 milliards de dollars provenant des sources multilatérales publiques et privées. Par ailleurs, il y a aussi le nouvel engagement de l'administration Biden de trois milliards de dollars par an pour soutenir l'adaptation dans le cadre de l'initiative américaine Prepare.

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