Madagascar: Général Josoa Rakotoarijaona - ' Les FDS défendront le choix du peuple '

Le ministre de la Défense nationale émet un appel à l'apaisement et encourage la population à aller voter. Il affirme aussi que les FDS défendront la quiétude du processus électoral et le choix du peuple.

Le ton est donné. Hier s'est tenue au camp du bataillon parachutiste, à Ivato, la cérémonie de remise de drapeau aux généraux promus pour le compte de l'année 2022. La dernière cérémonie militaire du mandat de Andry Rajoelina, président de la République. S'étant présenté pour briguer un second mandat, le locataire d'Iavoloha a, en effet, l'obligation constitutionnelle de démissionner soixante jours avant le premier tour du scrutin présidentiel, le 9 novembre.

La cérémonie d'hier, au camp général Ismaël Mounibou d'Ivato, s'est ainsi tenue dans un contexte de fin de mandat, mais aussi d'une actualité animée par la perspective de l'élection. Une conjoncture sur laquelle le général Josoa Rakotoarijaona, ministre de la Défense nationale, a anglé sa prise de parole. "Cette cérémonie est une occasion pour démontrer la cohésion des Forces de défense et de sécurité ou FDS, à savoir l'armée, la police et la gendarmerie.

Nous unissons nos forces pour assurer la quiétude et la sécurité de la nation, mais aussi protéger la population, faire respecter la loi", déclare ainsi le ministre de la Défense nationale. Mettant l'accent sur l'élection présidentielle, il ajoute, "il est important pour nous de faire part que les FDS défendront la population, mais surtout qu'elles défendront le choix du peuple". Les mots du général Rakotoarijaona tendent à faire écho à une déclaration des FDS sous l'écusson de l'État-major mixte opérationnel au niveau national (EMMO-NAT), le 1er septembre. La missive lue par le général Andry Rakotondrazaka, commandant de la gendarmerie nationale, est un appel à la tenue et au bon déroulement du processus électoral, mais aussi au respect du verdict des urnes.

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Appel à l'apaisement

"Selon la Constitution et les lois en vigueur, l'élection est l'unique voie par laquelle la population peut utiliser son pouvoir de choisir qui il veut pour diriger le pays. Personne, aucune entité, ni structure ne peut usurper la souveraineté populaire. Les forces de l'ordre sont intransigeantes quant au respect des dispositions de la loi fondamentale", est une partie de la déclaration de l'EMMO-NAT. La dernière partie de la déclaration de l'EMMO-NAT met l'accent sur la prévention d'une éventuelle crise. "La population ne mérite plus ni de trouble, ni de crise.

Elle a le droit de vivre dans la paix et la quiétude. Aussi, nous nous dresserons contre toute tentative de déstabilisation qu'elle soit directe ou indirecte", ajoute et conclut ainsi la missive lue par le général Rakotondrazaka. Au fur et à mesure que l'échéance électorale approche, la situation politique se crispe. Actuellement, c'est la candidature du président de la République qui est contestée par une frange de l'opposition. Ceci, au motif de sa double nationalité. Le spectre du relent des crises post-électorales en Afrique taraude également.

La sortie médiatique de l'EMMO-NAT, renchérit par le ministre de la Défense nationale, hier, n'est ainsi pas fortuite. À l'instar de l'EMMO-NAT, le général Rakotoarijaona insiste sur le fait que les FDS s'en tiennent à la loi. Une fois de plus, il a mis l'accent sur "l'unité et l'indivisibilité des Forces armées". Ces mots, le membre du gouvernement l'ont déjà dits durant la cérémonie de sortie de promotion à l'Académie militaire (ACMIL), Antsirabe, le 29 août. Hier, à la base militaire d'Ivato, il a ajouté à ses propos un appel à l'apaisement et à la fin des invectives et actes de provocation, "en prévention d'une éventuelle crise qu'elles pourraient engendrer".

Dans la foulée, le général Josoa Rakotoarijaona plaide que Madagascar doit pouvoir "être fier de tenir une élection apaisée que ce soit avant, pendant ou après". Il ajoute que "le cas échéant, nous [les FDS] ferons tout ce qui est en notre pouvoir afin de préserver la quiétude et la paix si cela s'avère nécessaire". L'officier général conclut son discours en soutenant, "notre nation mérite et a besoin de paix et de stabilité pour un développement durable. Aussi, allons voter".

Un des garants de l'etat de droit

Durant la cérémonie d'hier à la base du bataillon parachutiste d'Ivato, Andry Rajoelina, en fin de mandat, a adressé son dernier message en tant que chef suprême des Forces armées. "Vous êtes un des garants de l'Etat de droit", a-t-il déclaré, s'adressant aux Forces armées, mais aussi, à l'ensemble des Forces de défense et de sécurité (FDS). Aux généraux auxquels il a remis leur drapeau, hier, le locataire d'Iavoloha a appelé à l'exemplarité et à la responsabilité qu'incombent leur grade et leur statut. Il y ajoute "la redevabilité", envers la population.

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