Congo-Kinshasa: Kasaï oriental - Les journalistes outillés pour la couverture des élections

L'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa) vient d'organiser un atelier sur le traitement de l'information électorale par la presse de cette province de la République démocratique du Congo (RDC)

La rencontre du 7 septembre a réuni près d'une quarantaine des journalistes de Mbuji-Mayi et des autres contrées environnantes. A la cérémonie d'ouverture, la gouverneure par intérim de la province du Kasaï oriental, Julie Kalenga, a salué la vision du chef de l'Etat, qui a placé la presse dans ses ambitions de consolidation de la démocratie.

Saluant l'initiative de l'Olpa, l'autorité provinciale à rappelé le rôle des médias dans l'accompagnement des actions des autorités provinciales. Mme Julie Kelenga a promis de suivre attentivement les recommandations issues de cette rencontre pour accompagner leur matérialisation. Elle a, par ailleurs, appelé les professionnels des médias à capitaliser les acquis de ces assises au bénéfice de la communauté qui, selon elle, a plus besoin de bonnes informations puisées à la source et non celles qui inondent les réseaux sociaux.

Intervenant à son tour, le secrétaire exécutif de l'Olpa, Alain Kabongo Mbuyi, a, dans son mot d'accueil, remercié l'autorité provinciale pour son implication dans le succès de cette activité. Il a, en outre, rappelé le parcours de l'Olpa avant de remercier son partenaire Fondation nationale pour la démocratie pour le soutien apporté à l'organisation.

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Le premier paneliste, le président de la section provinciale de l'Union nationale de la presse du Congo (UNPC), Louis Kabongo, a, dans sa communication sur la problématique de la liberté de la presse au Kasaï oriental, jeté un regard rétrospectif sur la liberté de la presse, avant de faire la critique de l'exercice du métier de journalisme dans cette province, et de poser des jalons pour une presse forte, respectueuse, indépendante et libre. Le premier des journalistes dans cette partie du pays a fait savoir que l'accès aux sources d'informations n'est pas garanti et la liberté de la presse au Kasaï oriental constitue encore une bataille dure à mener.

Travailler en conformité avec la loi

Le secrétaire exécutif provincial de la Commission électorale nationale indépendante (SEP-Céni/Kasaï oriental), Anaclet Mbuyi Mushinda, a souligné l'obligation de l'accréditation des journalistes pour la couverture des élections. Les journalistes et les organes de presse sont, selon lui, considérés comme des parties prenantes au processus électoral. "Les journalistes sont les bienvenus à toutes les étapes du processus'", a-t-il souligné. S'agissant des personnes autorisées à parler au nom de la Céni, il a rappelé que seuls le président et le rapporteur de Céni sont habilités à s'exprimer au nom de la centrale électorale.

Alors que les autres personnalités de cette institution le font par délégation des pouvoirs. Parmi ces sources fiables, le meilleur canal de diffusion de nouvelles de la Céni reste son site web. Le SEP-Céni/Kasaï oriental a, par ailleurs, indiqué que l'accès des journalistes dans les installations de Céni est conditionné par l'accréditation de ces derniers. "Jusqu'à présent, seules deux demandes d'accréditation ont été réceptionnées au bureau de Céni/Kasaï oriental", a-t-il regretté.

L'autorité de régulation présente dans la province

Le coordonnateur provincial du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (Csac) a déploré le fait que certains journalistes travaillent en même temps comme attachés de presse ou conseillers en communication dans des cabinets politiques ou auprès des opérateurs économiques. Il a noté qu'ils sont, dans ce cas, juges et parties quand il s'agit de traiter des informations qui concernent leurs « patrons ». "Il se pose la question de la crédibilité de la presse, étant donné l'incompatibilité entre la qualité du journaliste actif chargé de faire l'information et celle de l'attaché de presse ou conseiller en communication qui gère l'image de celui pour qui il travaille", a-t-il relevé.

Par ailleurs, le coodornnateur a souligné que le Csac à travers son centre de monitoring a relevé au cours de l'exercice 2022-2023 quelques manquements. Et ces actions ont été menées pour conjurer la mauvaise gestion de la liberté d'expression et les abus de la liberté de la presse. Ces dispositions disciplinaires et administratives sont donc prises dans le dessein de mettre fin aux irrégularités que peuvent commettre les professionnels de la presse.

Il a conclu en affirmant que la profession est parasitée. Beaucoup de journalistes ont manipulé une information sensible en écoutant leur intuition. "Il faut aller au-delà de la formation en renforçant aussi la culture de la citoyenneté, car le professionnalisme, la compétence et l'expertise à eux seuls ne suffisent pas", a-t-ils conclu. Plusieurs recommandations ont été faites après des travaux en carrefour par les participants.

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