Sénégal: Candidat de Benno à la présidentielle 2024 - Macky face à un choix risqué, ce samedi

9 Septembre 2023

Après des semaines et des semaines d'attente, les partisans du régime en place vont connaitre enfin le nom de leur candidat à la prochaine élection présidentielle du 25 février.

Le chef de l'Etat, Macky Sall, qui avait reçu l'onction de son parti et de ses alliés de choisir son dauphin a, en effet, convoqué au Palais de la République la conférence des leaders de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) pour annoncer le nom de celui qu'il a choisi pour être son candidat.

Sauf revirement de dernière minute, c'est en ce jour du samedi 9 septembre que sera connu le nom de ce celui qui sera le candidat de la coalition au pouvoir à la présidentielle du 25 février prochain. En effet, après plusieurs semaines de suspense, le Président Macky Sall qui avait reçu le feu vert de son parti mais aussi de ses alliés pour choisir le candidat de la majorité, suite à l'annonce de sa non-candidature pour un troisième mandat le 4 juillet dernier, a convoqué au Palais de la République la conférence des leaders de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby).

L'ordre du jour de cette rencontre élargie aux autres leaders de la majorité présidentielle non affiliés à la coalition Benno prévue dans l' après-midi, dans la grande salle des Banquets, sera consacré si, on en croit à certaines indiscrétions interrogées par la presse, à l'annonce officielle du nom de celui qui sera le candidat de la coalition au pouvoir.

A signaler qu'ils sont une dizaine de candidats, tous membres du parti au pouvoir, l'Alliance pour la république (Apr), déclarés à cette candidature de la coalition au pouvoir pour cette présidentielle du 25 février.

Il s'agit entre autres de l'actuel Premier ministre, Amadou Bâ, du président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Abdoulaye Daouda Diallo, du ministre de l'Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, du Directeur général du Fonsis, Abdoulaye Diouf Sarr, de l'ancien Premier ministre, Mohammed Boun Abdallah Dionne, de l'actuel président de l'Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, et du maire de Kolda et Directeur Général de la Caisse des Dépôts et des Consignations (Cdc), El Hadji Mamadou Diao dit Mame Boye Diao pour ne citer que ceux-là.

Il faut dire que la décision du chef de l'Etat est très attendue. Le 3 août dernier, alors qu'il avait convoqué au Palais de la République tous les candidats déclarés à une réunion de médiation avec ses alliés de Benno Bokk Yakaar (Bby) pour créer les conditions d'un consensus, Macky Sall après plusieurs heures d'échanges, a été contraint de repousser sa décision et renvoyer au doyen Moustapha Niasse ce dossier de conciliation.

Ce dernier, également, après plusieurs jours de travail ponctué par des auditions des candidats déclarés, a été contraint de constater son incapacité à rapprocher les positions entre les différents candidats déclarés du fait que chacun d'eux campe sur son ambition de vouloir être candidat le 25 février prochain. C'est donc dans ce contexte de statu quo total que le Président Macky Sall a de nouveau convoquer cette deuxième rencontre consacrée à l'annonce du nom de celui qu'il a désigné conformément à la volonté des instances de son parti, l'Apr, et de sa coalition Benno, pour poursuivre son oeuvre.

Macky Sall contraint de choisir un candidat pour la famille, le parti et la partie.

L'absence de plages de convergence entre les principaux candidats de l'Apr que sont entre autres Amadou Bâ, Abdoulaye Daouda Diallo, Aly Ngouille Ndiaye, Abdoulaye Diouf Sarr, Mohammed Boun Abdallah Dionne et Amadou Mame Diop place Macky Sall dans un véritable dilemme. Son ambition d'une semi-alternance du pouvoir en douceur dans son propre camp se heurte ainsi à l'absence de consensus des candidats à la candidature au sein de sa propre famille politique.

Face aux problèmes de gouvernance qui ont émaillé son magistère notamment l'implication des membres de sa famille biologique cités à tort ou à raison dans des affaires de gouvernance des ressources pétrolières et financières, il est donc contraint de choisir un candidat, capable de relever le défi d'une élection au soir du 25 février mais aussi qui va également défendre sa famille et son parti sans frustrer les autres candidats et éviter le syndrome Angolais et Mauritanien.

En effet, dans ces deux pays africains, la semi-alternance du pouvoir entre le président sortant et son dauphin, a été lourde de conséquences. Après deux mandats de cinq ans, l'ancien président de la République islamique de Mauritanie, Ould Abdel Aziz, avait annoncé qu'il allait se conformer aux deux mandats prévus par la Constitution mauritanienne.

Pour lui succéder, il a proposé et soutenu la candidature de son frère d'armes et chef d'état-major, Mohamed Ould Ghazouani à la présidentielle de 2019. Seulement, quelques mois après son installation à la tête de la République islamique, le nouvel homme fort de la Mauritanie, Ould Ghazouani, procédait à la restructuration du parti présidentiel en écartant tous les responsables favorables à son ex-mentor qui sera inculpé le 12 mars 2021, pour corruption, blanchiment d'argent, dilapidation et détournements de biens publics.

En Angola, la famille de l'ancien président, Jose Eduardo dos Santos qui a dirigé le pays pendant trente-huit ans (1979-2017) est secouée par des procédures judiciaires ouvertes contre ses enfants. Désigné par dos Santos comme successeur aux élections de 2017, l'actuel président angolais Joao Lourenço a enclenché après sa prise de fonction une lutte contre la corruption en mettant à l'écart tous les proches de son prédécesseur des institutions, des entreprises publiques et de l'appareil sécuritaire du pays.

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