Au Mali, le climat se détériore entre les principaux groupes armés du nord signataires en 2015 d'un accord de paix avec le gouvernement. Samedi, les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) ont affirmé avoir abattu, dans le nord, un avion de l'armée nationale qui aurait attaqué une de leurs positions, et ce dimanche, ils annoncent se préparer à se défendre militairement contre la junte au pouvoir à Bamako.
Sur le terrain dans le nord du Mali, plusieurs sources confirment : tout comme l'armée malienne, les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l'Azawad ont considérablement renforcé leurs positions.
Un diplomate africain en poste à Bamako s'inquiète et s'interroge : « Ça devient tendu, les ex-rebelles de la CMA ont sorti un arsenal de guerre et on peut se demander d'où ça vient. »
Dans un communiqué, la CMA affirme qu'à l'aide de sa DCA (défense contre avion), elle a abattu ce week-end dans le nord, un avion de l'armée malienne, qui aurait attaqué une de ses positions. Le gouvernement malien n'a pour le moment ni confirmé, ni infirmé l'information.
En attendant, Il ne reste plus grand-chose de l'accord de paix signé en 2015 entre les deux parties, notent les observateurs, qui craignent une reprise des hostilités.
L'enjeu immédiat : qui occupera les camps militaires que la mission des Nations unies, la Minusma, s'apprête à quitter dans le nord-est ?
Les ex-rebelles sont clairs : contrairement au nord-ouest du pays, où l'armée malienne a récemment hérité du camp de la localité de Ber laissé par la mission de l'ONU, il n'est pas question de laisser les troupes maliennes s'installer dans de nouveaux camps, surtout dans la région de Kidal, sous contrôle de la CMA.