L'ONG Reporters sans Frontières (RSF) a publié un communiqué, le 7 septembre, pour alerter sur les menaces subies par les journalistes dans les régions anglophones de l'ouest du Cameroun.
Reporters sans Frontières fait état de menaces qui se traduisent parfois en actes. Le communiqué intervient alors que trois professionnels des médias ont été tués dans le pays, depuis le début de l'année 2023. Le dernier d'entre eux, Anye Nde Nsoh, a été assassiné, il y a quatre mois, à Bamenda, dans le nord-ouest du pays. Il n'avait que 26 ans.
« Nous avons documenté, au-delà de l'assassinat de ce journaliste, des enlèvements. Il y a eu également des arrestations et des détentions arbitraires. Cela révèle aussi à quel point les journalistes et les reporters dans ces régions travaillent dans une totale insécurité puisqu'ils sont pris entre le marteau des groupes armés séparatistes et l'enclume des forces armées camerounaises. Et ils doivent sans cesse être sur leur garde, et même souvent - nous en avons parlé avec certains d'entre eux - même lorsqu'ils s'efforcent d'être équilibrés et objectifs, ils sont souvent accusés par les forces de l'ordre et les forces de sécurité d'être ceux qui envoient des informations aux groupes armés séparatistes. Et de leur côté également, les groupes séparatistes harcèlent les journalistes d'où l'importance, pour les autorités au niveau central, de mettre en place des mesures efficaces de protection des journalistes afin d'éviter que ces régions anglophones ne deviennent des zones de non-information », alerte l'ONG dans son communiqué.