Les infirmiers du Kasaï-Oriental ont décidé, mercredi 6 septembre, de durcir leur mouvement de grève, au cours de la rencontre de différents syndicats de la santé à Mbuji-Mayi.
Le secrétaire exécutif provincial de la Dynamique syndicale des infirmiers du Congo, Marcel Ilunga a expliqué qu'ils réclament l'alignement à la prime, la mécanisation et l'avancement en grade.
A Radio Okapi, il a livré les raisons de leur ras-le-bol :
« Il n'y a aucune activité qui doit se passer dans le secteur de santé au Kasaï-Oriental. Le médecin dit travailler seul puisque l'infirmier qui est à côté du médecin est minimisé, maltraité, déconsidéré. Si l'infirmier est affamé comment et ce qu'il va soigner les malades ».
Naomi Kabasu, mère des jumeaux dit être bien prise en charge avant, pendant et après avoir été opérée.
« On m'a opéré, j'ai les jumeaux et je n'avais même pas l'argent, mais ils ont tout fait pour sauver ma vie », a-t-elle témoigné.
Certains patients affirment être soignés par les médecins à l'absence d'infirmiers :
« Comme ils sont grève c'est le médecin qui vient chaque fois faire les pansements, les infirmiers sont fâchés ».
Pour sa part, médecin-directeur ad intérim de l'Hôpital général de référence de Kansele, Dr Floribert Shimba reconnait que l'absence d'infirmiers crée un vide.
« Ça pose un réel problème dans l'organisation des services des soins. Nous allons convoquer une réunion avec le staff médical pour pouvoir discuter sur l'organisation des modalités de différents services ici à l'hôpital », a-t-il dit.
Appel à l'arrêt de la grève pour la vaccination
A la veille du lancement de la campagne de vaccination contre la rougeole au Kasaï-Oriental, le chef de Division provinciale de la santé, Dr Bonheur Tshiteku appelle les infirmiers à suspendre la grève pour sauver des vies des enfants.
Il a invité plutôt ces grévistes à se mobiliser pour lutter contre l'épidémie de rougeole ayant déjà fait 17 décès sur 1 029 cas notifiés.
« Nous nous sommes dit qu'ici c'est un problème d'immunisation des masses. C'est autant d'enfants. C'est toute une génération future qui si nous nous laissons passer la situation, vous connaissez les conséquences de la maladie qui peut amener à la malnutrition. Ça veut dire que nous aurons beaucoup d'enfants malnutris. Et, la malnutrition, elle-même, entraîne des conséquences irréversibles sur le système nerveux. Ce qui veut dire que nous aurons dans l'avenir une population qui ne sauront pas raisonner. Nous sommes en train de conscientiser nos amis qui sont nos collaborateurs, qu'ils puissent arriver à comprendre qu'il s'agit d'une situation générale, capitale », a souligné Dr Bonheur Tshiteku.
Cette campagne de vaccination contre la rougeole est prévue du 11 au 15 septembre sur toute la province du Kasaï-Oriental.