Madagascar: Démission de Andry Rajoelina - Intérim collégial par le gouvernement

Le président de la République a remis sa démission, samedi. Pour cause de renonciation du président du Sénat, l'intérim sera exercé de façon collégiale par le gouvernement.

Scénario rocambolesque. En deux jours, les affaires ont soudainement connu un bouleversement inattendu. Suivant une décision de la Haute Cour constitutionnelle (HCC), publiée samedi, l'intérim du chef de l'État sera finalement assuré de façon collégiale par le gouvernement. Outre une légère agitation vendredi, en début de soirée, rien n'a laissé transparaître de la tournure qu' allaient prendre les affaires nationales. Andry Rajoelina, président de la République sortant, a conduit le dernier Conseil des ministres de son mandat.

Il y a eu, entre autres, la nomination d'un nouveau directeur de cabinet à l'institution présidentielle. Ensuite, le locataire d'Iavoloha a procédé à l'inauguration de la Route nationale numéro 44 (RN44), à Ambatondrazaka. En parallèle au déplacement de Andry Rajoelina, la Cour d'Ambohidahy a publié la liste officielle des candidats retenus pour la course à la magistrature suprême. Dans la foulée, le chef de l'État dont la candidature a été officialisée, a saisi la HCC pour lui remettre sa démission comme le veut la Constitution.

Selon la Loi fondamentale, en effet, le Président candidat à l'élection présidentielle démissionne de son poste soixante jours avant la date du scrutin. Ici, la référence est le premier tour, le 9 novembre. Selon l'alinéa 2 de l'article 52 de la Constitution, "dès la constatation de la vacance de la présidence, les fonctions du chef de l'État sont exercées par le président du Sénat". Selon l'alinéa 3 de l'article 46, "il exerce les attributions présidentielles courantes jusqu'à l'investiture du nouveau Président". Outre constater la démission de Andry Rajoelina et la vacance du poste de la présidence de la République, la décision de l'institution d'Ambohidahy avance un autre point.

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Diversion

Il s'agit d'une réponse à "une lettre", qui lui a été adressée par Herimanana Razafimahefa, président du Sénat, le 8 septembre. Le patron de la Chambre haute demande à la Cour "de constater sa volonté de renoncer à exercer les fonctions du chef de l'État par intérim". Le président du Sénat motive sa renonciation par "des raisons personnelles". La Cour d'Ambohidahy en conclut une vacance de poste à la présidence de la République et édicte l'application de l'alinéa 3 de l'article 52 de la Constitution.

Selon cet alinéa 3 de l'article 52 de la Constitution, "en cas d'empêchement du président du Sénat constaté par la Haute Cour constitutionnelle, les fonctions de chef de l'État sont exercées collégialement par le gouvernement". L'éventualité selon laquelle le numéro un de la Chambre haute allait s'abstenir d'endosser le rôle de chef d'État par intérim a agité le microcosme médiatique dans la soirée de vendredi. Il s'est même chuchoté que Herimanana Razafimahefa allait remettre un document à la HCC.

Au final, la presse qui s'y est empressée a été redirigée vers le palais de verre d'Anosy pour une déclaration des sénateurs du groupe IRD. Une sortie médiatique des sénateurs Oranges, avant de remettre une demande de contrôle de constitutionnalité de l'article 42 du code de nationalité. Au final, il semble qu'il ne s'agissait que d'une diversion pour préserver la discrétion sur la lettre de renonciation du patron de l'institution d'Anosy.

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