Madagascar: Politique - à quoi joue-t-on ?

Le film des événements de ces derniers jours rend perplexes les observateurs communs. Les nouvelles nous sont livrées, non d'une manière séquentielle (les unes après les autres) mais de façon aléatoire, au gré de nos décideurs politiques, ce qui rend difficile la compréhension de la situation politique du pays avec des suites auxquelles on a droit de spéculer.

D'abord, une nomination urgente au sein du Sénat, du général Ravalomanana Richard (certains partisans du TIM voyaient déjà une passation de Ravalomanana à Ravalomanana le jour de l'investiture du nouveau président).

La suite logique aurait été de penser que la majorité présidentielle compte changer de pion au niveau de la Chambre basse et que Herimanana Razafimahefa ne serait plus le meilleur cheval pour être à la tête de l'Etat, pendant cette période délicate allant jusqu'aux résultats du deuxième tour de la présidentielle prochaine.

Cette nomination a eu lieu, sauf erreur, le 09 de ce mois. Et les spéculations allaient bon train sur un vote à l'allure TGV, d'un vote pour mettre le béret noir à la présidence de sa nouvelle institution d'appartenance. Mais que de vaines spéculations, voilà qu'une dépêche tombe sur le desk selon laquelle la HCC aurait reçu une lettre datée du 08, toujours du même mois, annonçant le retrait du président du Sénat de la fonction à la tête de l'Etat qui lui est constitutionnellement dévolue pour des raisons personnelles (ce qui veut dire qu'il ne veut pas dévoiler la ou les raisons).

Résultat de cette lettre arrivée tardivement et à contre-courant des évènements. La deuxième personnalité de l'Etat ne peut plus prétendre à aucune fonction au sommet du pays puisque le poste est vacant. Sacré Herimanana ! Il a plus d'un tour dans son sac, lui qui a tant peaufiné son image depuis des mois, le voilà viré comme un malpropre. « Après moi le déluge », doit-il se marmonner.

Dès lors, le Premier ministre, qui est là depuis une éternité et toujours chahuté par la classe politique, se retrouve ragaillardi. « Quid de son statut d'adjoint ? N'a-t-il pas l'ambition légitime de devenir calife à la place du calife ? », dit-on, personne ne peut lui attribuer cette ambition, évidemment !

Mais attention, la fonction présidentielle est mise entre parenthèses, mais non le pouvoir législatif et ce dernier reste aux aguets. Toute tentative de dérive de Christian Ntsay sera subordonnée à une levée de bouclier des parlementaires, donc « méfiances ! » à son endroit. Mais dans ce jeu de chaise musicale du microcosme politique, on ne sait pas ce qui peut advenir, les règles sont si complexes qu'on ne sait à quel saint se vouer.

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