Lourdes — Les pèlerins sénégalais en provenance de Rome sont arrivés, vendredi, à Lourdes (France) où ils ont célébré la messe à l'église Immaculée conception. Au cours de cette célébration eucharistique coïncidant avec la fête de la nativité de la Bienheureuse Vierge Marie, la maman du fils unique de Dieu a été donnée en exemple à tous les « pèlerins de la Communion ».
- Les fidèles catholiques qui poursuivent leur pèlerinage aux lieux saints de la chrétienté sont arrivés vendredi à Lourdes, en France. La troisième et dernière étape de leur démarche de foi. Marie, la Dame de Lourdes, a accueilli à bras ouverts les 400 « pèlerins de la Communion » dans sa propre cité.
Première activité des pèlerins en terre française : la messe de 17h, célébrée à l'église Immaculée conception, nichée dans la ville de Lourdes. Cet office a coïncidé avec la fête de la nativité de la Vierge Marie. Une femme modèle qui a accepté de porter le fils unique de Dieu, Jésus-Christ. C'est sur cette terre mariale que les pèlerins ont célébré Marie.
Lors de cette messe présidée par le Père évêque du diocèse de Tambacounda, par ailleurs, président du Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (Cinpec), Monseigneur Paul Abel Mamba, la Vierge Marie a été donnée en exemple aux fidèles. Pour l'abbé Georges Diouf, accompagnateur spirituel du groupe 08, Marie par son « Oui » a accepté de porter le fils unique de Dieu. Pour cela, il a demandé à tous, de dire un « oui sincère » au Seigneur. « Marie, cette Immaculée conception nous conduit à son fils Jésus-Christ. Nos pas de pèlerins nous mènent aujourd'hui (hier) à Lourdes. Une terre chargée d'histoires au plan religieux. Marie est la reine de toutes les grâces. Nous devons aussi manifester notre "oui" à Dieu », a prêché le prêtre.
Poursuivant son homélie, l'abbé Georges Diouf a recommandé aux « pèlerins de la Communion » de tout faire pour renouveler leur « relation filiale » avec Marie par la récitation du chapelet. Marie, Reine de l'univers était une dame exemplaire, a-t-il ajouté. De plus, a-t-il insisté, Jésus aussi « est le trésor du royaume des cieux. C'est l'Évangile selon Saint Jean que nous méditons qui nous le confirme ».
La Vierge Marie a été célébrée au même titre que la Sainte Bernadette. Du nom de cette jeune fille à qui la Vierge Marie était apparue à 18 reprises sur cette terre de Lourdes pendant le 19e siècle. C'est pourquoi, à la suite de Sainte Bernadette qui a eu une relation si particulière avec la Bienheureuse Vierge Marie, l'évêque de Tambacounda a rappelé aux pèlerins, l'importance d'être de « vrais relais pour apporter la bonne nouvelle à tous nos devanciers dans la foi ». Aussi, Monseigneur Paul Abel Mamba a-t-il demandé, aux uns et autres, de ne vivre que pour Jésus-Christ.
Dans la soirée, dès 21h, les pèlerins ont arpenté les rues de la ville de Lourdes pour leur première procession mariale aux flambeaux. Aujourd'hui, ils vont vivre leur chemin de Croix en attendant, la messe internationale qui aura lieu ce dimanche.
Focus sur certains pèlerins «ambassadeurs» en Terre sainte
Le pèlerinage aux lieux saints de la chrétienté, qui a démarré le 24 août dernier, se poursuit jusqu'au 12 septembre. Pour l'édition 2023, le Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (Cinpec), la structure chargée de l'organisation, a enregistré beaucoup de profils. « Le Soleil » vous fait découvrir « certains ambassadeurs en Terre sainte ».
De notre envoyé spécial, Gaustin DIATTA
Bernard Casimir Ciss, une voix suave en Terre sainte
Né à Dakar, il y a 50 ans de cela, Bernard Casimir Demba Ciss, originaire de Mont-Rolland, dans le département de Tivaouane, est l'une des belles voix de l'édition 2023 du pèlerinage aux lieux saints de la chrétienté. Entre l'amour de la chorale et ce cadre de l'Administration sénégalaise, c'est une histoire qui date du début des années 1980. À cette époque-là, le Mont-Rollandais était en classe de CE2. Très jeune, il décide de mettre sa petite expertise infantile au service de sa communauté. Une expérience qui, plus tard, sera adossée à son leitmotiv. Une philosophie basée sur le don de soi. Ancien Directeur de la formation et de la communication de la Direction générale des élections, Bernard Casimir Demba Ciss fait partie de la coalition des maîtres de choeur qui concoctent les belles mélodies à reprendre par la chorale et l'assemblée lors des différentes célébrations eucharistiques.
À la veille de chaque office, il propose à l'équipe de choristes, les belles chansons et les psaumes à entonner le jour J. Un talent que beaucoup de pèlerins ont découvert en Terre sainte. Tout ou presque part de lui. Maître de choeur à la paroisse universitaire Saint Dominique depuis plus de 20 ans et à Saint Jude de Jaxaay de Rufisque, M. Ciss soutient avoir « piqué le virus » des chants chorales depuis sa tendre enfance. « L'amour de la chorale, c'est depuis le primaire à la petite chorale de Mont-Rolland. Je chante depuis la classe de CE2. Et je n'ai jamais arrêté de chanter », confie-t-il, avec un léger sourire aux lèvres. Un sourire qui renseigne sur le personnage.
Ancien pensionnaire du petit séminaire de Ngazobil et du moyen séminaire de Thiès, Bernard Casimir Demba Ciss affirme que c'est là où leurs « prédispositions ont été détectées ». Fils d'un ancien maître de choeur, l'inspecteur des finances indique que le fait de chanter pour les « pèlerins de la Communion » est une façon, pour lui, d'être fidèle à sa devise : « Toujours rester connecté aux deux S ». Les deux « S » de Bernard Casimir Demba Ciss signifient Service et Sacrifices. Donner de la voix pendant les messes est loin d'être anodin pour cet enfant de Mont-Rolland, dans la région de Thiès.
Malgré la fatigue, il brille par sa présence vocale. Des regrets ! Non, il n'en a pas ! Au contraire, il souligne l'importance de se donner à fond pour sa communauté. « Pour moi, chanter à la messe, c'est un privilège de pouvoir mêler ma voix à celle des choristes et aux voix des anges. La messe est un rite sacré, une célébration présidée par le prêtre ou l'évêque mais le Christ est présent. La messe est un service qui nécessite des sacrifices, tout en oubliant une quelconque fatigue qu'on peut ressentir », poursuit-il, avec insistance. Bien chanter, c'est prier deux fois. Casi, comme l'appellent affectueusement certains pèlerins, a fini de paraphraser Saint Augustin. Choriste dans le coeur et dans l'âme, Casimir Bernard Demba Ciss a épousé une choriste, Clémence Anne-Cécile Diatta, qu'il a rencontrée à la paroisse universitaire Saint Dominique de Dakar.
Quelques années plus tard, mademoiselle Diatta est devenue Mme Ciss. Son mari, debout devant la chorale des « pèlerins de la Communion », sa femme assise dans la rangée des choristes, se regardent et entonnent les belles mélodies ensemble. De Dakar à Lourdes, en passant par Jérusalem, Bethléem, Jéricho, Nazareth et Rome, Bernard Casimir Demba Ciss s'accroche toujours. Sa voix suave, qui porte, continue de résonner dans les églises de la Terre sainte. Il promet de continuer à entonner les belles mélodies laissées à l'appréciation des « pèlerins de la Communion ».
Marie-Louise Faye, la « reine » des pèlerinages
Âgée de 60 ans, Marie-Louise Rokhaya Faye a une histoire particulière avec la Terre sainte. Les lieux saints de la chrétienté et la paroissienne de Notre-Dame des anges de Ouakam, c'est une histoire d'amour sans fin. Cette dame a foulé le sol de la Terre sainte, pour la première fois, en 2011. En 2015, elle emprunte le même itinéraire. Trois ans plus tard, Marie-Louise Rokhaya Faye reçoit, à nouveau, « l'appel du Seigneur » par l'intermédiaire d'une personne de confession différente (un musulman) qui lui a offert le billet. La voici encore dans le groupe des 400 « pèlerins de la Communion » qui effectuent le pèlerinage aux lieux saints de la chrétienté. Un, deux, trois et quatre ! C'est le nombre de fois que Marie-Louise Rokhaya Faye s'est rendue en Terre sainte. Elle a été convoyée deux fois de suite par une agence privée.
À deux reprises également, elle a intégré le groupe du Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques. Aujourd'hui, « la reine » des pèlerinages se dit fière d'avoir effectué cette démarche de foi. Un acte de dévotion qui lui permet de se ressourcer en marchant sur les pas du Christ. Le 09 août dernier, Marie-Louise Rokhaya Faye a fêté ses 60 ans. Quelques semaines plus tard, elle prend le chemin de la Terre sainte. Elle part à la retraite la tête haute, en ayant en bandoulière, une foi bien figée.
Dieudonné Dagoia, le benjamin des pèlerins
C'est en Terre sainte que le plus jeune des pèlerins sénégalais de l'édition 2023 va fêter son anniversaire. Né le 09 septembre 1996 à Dakar, Dieudonné Dagoia, qui a perdu l'usage d'une de ses jambes, vit le pèlerinage dans la ferveur comme tous les autres. Il se déplace à l'aide d'une béquille. Avec les « pèlerins de la Communion », il a escaladé les grandes montagnes des villes de Jérusalem et Nazareth, en Israël. Un exercice périlleux, doublé d'une fatigue extrême. Mais, sa foi inébranlable lui « permet de ne rien ressentir ». Paroissien à Saint Paul de Grand-Yoff, Dieudonné Dagoia est un habitué de la marche. Il connaît bien le chemin de Popenguine. Une longue procession qu'il adore faire avec ses amis. Son inscription pour le pèlerinage aux lieux saints de la chrétienté, il la doit à l'ancien Secrétaire d'État aux Sénégalais de l'extérieur, Moïse Sarr. Aujourd'hui, le benjamin des « pèlerins de la Communion » se dit fier de vivre une expérience unique en Terre sainte. « J'avoue que ce n'est pas facile, surtout en Israël. Mais, action de grâces parce que, j'ai pu renouveler ma foi. Je profite de cette occasion qui m'est offerte pour dire toute ma gratitude à chaque pèlerine et pèlerin de la Communion. Ici, en Terre sainte, je sens la présence de tous. Et je reçois le soutien de tout le monde », se réjouit-il.
Membre de l'équipe nationale du Sénégal de football amputé et de basket-ball fauteuil roulant, Dieudonné Dagoia devait être au Maroc avec le reste du groupe pour la Coupe d'Afrique de basket. En revanche, il a choisi de se rendre en Terre sainte pour renforcer sa foi et prier pour que ses camarades ramènent le trophée au pays de la « Téranga ». Ça commence bien d'ailleurs puisque ses coéquipiers sont qualifiés pour les quarts de finale de la compétition. Le benjamin des pèlerins va bientôt rentrer au pays. Une nouvelle vie, une nouvelle ère et un nouveau chapitre vont s'ouvrir pour ce jeune « missionnaire de la Communion ».