Louga — L'ancien maire de Dakar Khalifa Sall, candidat déclaré à la présidentielle de février 2024, veut construire son projet à partir des aspirations et propositions des populations, afin que la mise en oeuvre des politiques publiques puissent, dit-il, refléter les préoccupations des citoyens.
« Nous voulons construire le projet du candidat à la prochaine présidentielle, Khalifa Sall, à partir des aspirations et des propositions des populations puisque notre conviction est qu'il faudra changer de paradigme », a-t-il déclaré.
Il s'entretenait avec des journalistes, samedi, à Louga, à l'issue d'une rencontre avec ses militants et sympathisants de la région, dans le cadre d'une « tournée de mobilisation, de massification et d'information » auprès des populations du Ndiambour.
« Nous sommes dans un processus de co-construction d'un projet pour le Sénégal dont les populations seront à la base de la formulation, mais également de la mise en oeuvre des politiques », a dit le leader de la coalition Taxawu Ndakaru.
Selon Khalifa Sall, suivant cette démarche, « les populations seront dans l'action pour [la mise en oeuvre des politiques publiques], parce que nous sommes des partisans convaincus de la localisation du développement ».
« Le développement sera local ou il ne sera pas, alors il se fera par et pour les populations », a-t-il insisté, déplorant « la gestion libérale de l'immigration irrégulière qui nécessite l'implication de la diaspora ».
Ce phénomène de l'immigration irrégulière « s'est accentué et s'est développé parce qu'ils [les libéraux au pouvoir] n'ont pas été en mesure d'offrir aux jeunes la possibilité de rester au pays et d'y réussir », a soutenu Khalifa Sall, selon qui le PS, aux affaires de 1960 à 2000, pouvait en ce qui le concerne se prévaloir d'un bilan.
« C'est pourquoi je fais partie de ceux qui croient que la diaspora sera le quatrième pilier du développement de ce pays », a-t-il indiqué, avant d'ajouter : « Si nous nous mettons en phase avec la diaspora », ses membres expliqueraient mieux « aux jeunes Sénégalais d'ici, ce qu'ils font là-bas [...], ce qu'ils vont chercher là-bas qu'ils peuvent trouver ici, si le gouvernement leur offre les possibilités ».
Il est revenu sur la situation de certains militants et leaders de l'opposition ayant maille à partir avec la justice, disant les considérer comme « des détenus politiques » qui doivent être libérés « dans les plus brefs délais ».
Khalifa Sall dit a décidé « de reprendre ses activités, en commençant par Louga avant de continuer dans le Fouta », après avoir « observé une pause de trois mois depuis le mois de juin, en solidarité avec nos frères de [l'ancien parti] PASTEF dont le leader est emprisonné ».
Le parti PASTEF, dissous le 31 juillet dernier pour avoir appelé à des mouvements insurrectionnels, selon le ministère de l'Intérieur, était dirigé par Ousmane Sonko, présenté comme le principal opposant au président Macky Sall.
Sonko, qui avait déclaré sa candidature à la présidentielle de février 2024, mais a été rayé des listes électorales, a été incarcéré le 28 juillet dernier dans une affaire où il est notamment poursuivi pour « appel à l'insurrection ».
Il avait été déjà condamné à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse, le premier juin dernier, mais n'avait pas été incarcéré.
Il a finalement été arrêté le 28 juillet dernier, avant d'être inculpé et placé en détention deux jours plus tard, pour « appels à l'insurrection et complot » contre l'État.
En prison, l'opposant a alors entamé une grève de la faim qu'il a décidé de suspendre le 2 septembre dernier, après plus d'un mois de diète et après avoir été admis en soins intensifs.