Tunisie: L'administration ou le souci de performance

11 Septembre 2023

Ce n'est plus un secret pour personne : l'administration continue à être un fardeau très lourd pour le budget de l'Etat, en raison d'une masse salariale qu'on ne cesse de qualifier d'exponentielle. Et c'est surtout après le soulèvement de 2011 que ce constat a pris toute sa mesure.

La Tunisie a dû, en effet, payer au prix fort «la facture de la paix sociale», à travers surtout l'amnistie générale décrétée tout juste après la révolution, ou encore les recrutements massifs.

Une étude de l'Institut national de la statistique révèle qu'entre 2011 et 2015 seulement, le nombre de fonctionnaires est passé de 444.900 à 604.200, soit une augmentation de plus de 35%. Aujourd'hui, le volume est beaucoup plus important. On parle de plus de 700.000 fonctionnaires.

De telles proportions démesurées ont fini par alourdir, de manière significative, les charges sur le budget de l'Etat. Les statistiques retiennent à cet effet une masse salariale globale représentant plus de 15% du PIB. Une moyenne très élevée en comparaison à certains de nos concurrents économiques directs, l'Algérie et le Maroc notamment.

Selon la même étude de l'INS, «cette masse salariale absorbe la moitié des dépenses publiques, les deux tiers des recettes fiscales et représente trois fois l'investissement public».

Face à la gravité de cette question, nos décideurs ont cherché, depuis quelque temps, non seulement à identifier les responsables de cette situation mais surtout à apporter des réponses rapides et radicales.

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C'est ainsi qu'on a assisté, à partir de 2017-2018, à la mise en œuvre de quelques dispositions audacieuses, avec notamment la suspension provisoire des recrutements dans la fonction publique, l'incitation aux départs volontaires des fonctionnaires avec des indemnités conséquentes et le redéploiement de certains effectifs selon les profils.

Des mesures certes encourageantes mais qui sont, malheureusement, largement insuffisantes. Conscient de cette vérité, le Président de la République a cherché à aller encore plus loin.

L'opération de vérification de l'authenticité des diplômes dans la fonction publique, lancée depuis quelques mois, procède du souci d'assainir l'administration publique, d'améliorer son niveau d'efficacité et d'efficience et de dégager notamment de nouveaux espaces budgétaires.

Ce qui confère plus de légitimité à cette opération, c'est le fait de répondre à un ordre de priorités socioéconomiques claires, celui d'identifier les principales défaillances de l'administration, en vue de réaliser de nouveaux indicateurs de performance et d'améliorer, par conséquent, le niveau de maîtrise des dépenses publiques. Sans pour autant pénaliser l'emploi.

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