*La soirée de dimanche 10 septembre s'achève sans le moindre signe de libération de Stanislas Bujakera. Il aura totalisé jusqu'au lundi 11 septembre, 72 heures de détention dans un des cachots de l'IPKIN. Il était prévu qu'il soit auditionné à nouveau ce dimanche 10 septembre 2023. Puisqu'en principe, sa garde à vue devait se terminer ce même dimanche à 20h30, soit 48 heures après son interpellation.
Au-delà de ce délai, il doit être libéré ou déféré devant la justice.
Pour rappel, il a été interpellé pour des renseignements militaires dans le cadre des enquêtes en cours sur l'assassinat de l'ancien Ministre et Député National Cherubin Okende. Alors qu'il voulait se rendre à Lubumbashi par l'aéroport de N'djili, il a été appréhendé, le samedi 9 septembre 2023, et a été acheminé dans les locaux du Commissariat général de la Police où il a été auditionné par une Commission.
L'ambassade américaine à Kinshasa s'en mêle en se disant préoccupée par la détention du journaliste Stanis Bujakera. Et d'indiquer : « Les journalistes devraient pouvoir faire leur travail sans crainte de poursuites".
Depuis vendredi 8 septembre dernier, la société civile nationale comme internationale multiple les déclarations appelant à sa libération immédiate. Le Congo n'est pas à vendre, plateforme de 14 organisations nationales et internationales, condamne avec la plus grande force l'arrestation de Stanis Bujakera avant d'insister : "la liberté de la presse n'est pas à vendre".
L'Association des Correspondants de la Presse Internationale en RDC ((ACPI-RDC) exige sa libération immédiate et sans condition. Elle reste, cependant, fortement préoccupée par la détention prolongée et injustifiée de son membre Stanis Bujakera Tshiamala.
L'ACPI - RDC rappelle que dans tout Etat moderne cette matière est sacrée et ne peut, en aucun cas, être opposable aux journalistes devant les autorités. Elle exige, de ce fait, la libération immédiate et sans condition de son membre et la restitution des objets saisis notamment, ses téléphones portables et son ordinateur. A trois mois des élections générales, l'ACPI-RDC exhorte les autorités congolaises à mettre fin aux harcèlements et menaces contre ses membres sur toute l'étendue de la République.
Les politiques condamnent
Au sein de la classe politique congolaise, plusieurs sont ces acteurs qui se sont exprimés et ont exigé sa libération immédiate. Il s'agit, entre autres, de Mukwege, Fayulu, Sesanga, Mbikayi...
Pour Martin Fayulu, cette arrestation « dans les conditions peu orthodoxes » est une « intimidation et une menace grave à la liberté d'expression et au droit à l'information. Exigeons sa libération pure et simple ».
Le Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, se dit « inquiet » affirme que : « Les atteintes à la liberté de la presse et au droit à l'information constituent des menaces sérieuses à la démocratie. Nous joignons notre voix à ceux qui appellent à sa libération immédiate ».
Membre de la majorité au pouvoir, Steve Mbikayi, Député National et ancien Ministre de l'Enseignement supérieur et Universitaire, appelle à sa libération : «au nom de la liberté de la presse et de l'image de marque de la majorité au pouvoir ».