L'Agence nationale de météorologie et de télédétection par satellite (Metelsat) tire la sonnette d'alarme sur les prochaines pluies qui s'annoncent dans les prochaines heures. C'est à peine qu'on aperçoit à travers la Ville-Province de Kinshasa des travaux de curage des caniveaux nouvellement construits.
Alros qu'en principe, c'est en début de cette saison sèche, dès le mois de mai, que les travaux de nivellement des eaux à travers la capitale avaient commencé. Mais, curieusement, les caniveaux sont déjà bouchés.
C'est dire que l'autorité urbaine ne tire toujours pas de leçons de dernières pluies diluviennes dont la plus récente avait occasionné la mort d'une centaine des personnes avant de parler de nombreux dégâts matériels.
Les travaux d'assainissement se sont arrêtés sans lendemain. Bien au contraire, de nouvelles constructions sortent des débris des décombres d'immeubles détruits. Les garages pirates qui pullulaient dans la capitale, ont repris normalement leurs activités.
Les vendeurs à la sauvette dans les différents espaces interdits jouent au chat et à la souris avec les policiers qui finissent par leur accorder droit de cité après paiement de 200 ou 500 Francs congolais. De la même manière, le Salongo général de samedi est monnayé. Aucun travail d'intérêt public, à travers les différents quartiers de la capitale, n'est perceptible.
Et, pourtant, les Kinois ont cru que l'arrivée de nouveaux Bourgmestres allait apporter de nouvelles méthodes de gestion de leurs entités respectives. Mais hélas, blanc bonnet, bonnet blanc, aucune différence avec leurs prédécesseurs.
A quelque 4 mois des élections, ceux qui tiennent les rênes du pouvoir sont extrêmement prudents. Il faut, par conséquent, éviter de brusquer les éventuels électeurs qui se recrutent parmi les hors-la-loi. C'est eux qui répondent aux appels des partis politiques comme s'ils étaient devenus subitement des militants.
Au regard de cette léthargie de l'autorité publique, la population de certaines communes, à l'instar de celle de Mont-Ngafula, prend déjà certaines dispositions pour faire face au déferlement des eaux après près de cinq mois d'accalmie. La plupart construisent des digues avec les moyens de bord. D'autres recourent aux sacs vides qu'ils remplissent de sable.
Cette commune de Mont-Ngafula fait, d'ailleurs, partie des espaces lotis par l'Etat en violation de toute norme urbanistique. Plutôt que de prévenir, l'autorité attend subir les dégâts humains et matériels pour prendre en charge les funérailles des victimes.
On comprend nettement mieux que les travaux d'Hercule engagés par le pouvoir n'avaient, peut-être, pour but que de charmer les visiteurs de la Francophonie. Pari gagné. On a renoué avec les anciennes habitudes.
La pluie, c'est le temps propice où l'on observe une montée de la criminalité avec le banditisme urbain. Les policiers des Sous-Ciat ne font plus peur aux Kuluna. La population attend le délai de trois mois promis par le Général Blaise Kilimbalima pour savourer les délices de la sécurité dans la Ville-Province de Kinshasa. Mais, jusque-là, ces kuluna règnent en maîtres des terrains conquis.