Tambacounda — L'inspecteur régional des eaux et forêts de Tambacounda, le colonel Mamadou Gaye, a invité les acteurs culturels locaux à lancer des messages de sensibilisation pour la préservation d'espèces locales d'arbres en voie de disparition dans la région à travers leurs modes d'expressions artistiques.
»Chaque acteur culturel dans son domaine spécifique qui le concerne, qu'il soit musicien ou dans l'art plastique et du théâtre, peut lancer des messages pour sensibiliser les populations sur les espèces locales en voie de disparition", a suggéré dimanche M. Gaye, lors de la cérémonie de lancement du concept "un artiste, un arbre".
"C'est pourquoi, a-t-il expliqué, nous pensons qu'avec cette journée, les populations, toutes les couches confondues, seront de plus en plus sensibilisées sur l'importance de ces espèces locales que nous devons protéger pour les générations futures".
Il a particulièrement insisté sur la préservation de l'espèce appelée localement + mbép'+ du nom scientifique, »Sterculia setigera », qui, selon lui, »est très menacée » au niveau de la région. »La région de Tambacounda qui était réputée comme étant la zone de prévalence de cette espèce, eu égard aux différents comptoirs commerciaux qui étaient là et aux industries qui exploitaient la gomme arabique (mbép), est en train de perdre cette vocation », a-t-il déploré, relevant que de plus en plus, »ces industries se raréfient, à cause de la disparition de cette espèce, du fait d'actions anthropiques mais également du changement climatique ».
Le colonel a précisé que cette cérémonie de lancement du concept "un artiste, un arbre", s'inscrit à travers les acteurs culturels, dans le même sillage de promotion des espèces locales, que la campagne de reboisement lancée dans la région, au mois d'août dernier, à l'occasion de la célébration de la journée nationale de l'arbre avec le slogan "un citoyen, un arbre pour des villes durables".
Il a estimé qu' »on ne peut pas parler d'environnement, d'arbres sans parler de culture, parce que les deux notions sont liées". A ce propos, a-t-il soutenu : »les arbres font la particularité de certaines grandes villes et localités du pays », faisant allusion au "khaye", pour la ville de Thiès. » Ici à Tambacounda, plusieurs villages "tirent leurs noms d'espèces locales", a-t-il ajouté.
»L'espèce locale, +Ceiba pentandra+, localement appelée +bantang+ a donné son nom à des villages de la région comme Bantang tingting, et Bantang nini. Le village de Nétéboulou, a tiré son nom du +nété+, du nom scientifique +Parkia biglobosa+ a-t-il encore soutenu, estimant que cela veut dire que »les espèces locales contribuent au développement culturel et à l'identité culturelle de nos différents villages".
"C'est pourquoi, on a lancé ce slogan avec l'ensemble des acteurs culturels, pour promouvoir ces espèces locales qui sont en train de disparaitre au niveau de la région Tambacounda", a encore justifié M. Gaye.