Maroc - A proximité de l'épicentre du séisme, des villages dévastés et des paysages de désolation

Plus de 48 heures après le séisme qui a secoué une partie du Maroc, les secouristes s'activent toujours pour retrouver d'éventuels survivants. Le dernier bilan communiqué ce 11 septembre 2023 par le ministère marocain de l'Intérieur fait état de presque 2 500 morts. Le tremblement de terre, survenu dans la nuit du 8 au 9 septembre, a dévasté des villages entiers au sud-ouest de Marrakech, dans les montagnes du Haut Atlas.

Avec notre envoyé spécial à Ljoukak, Guillaume Thibault

Des scènes de désolation, de dévastation et d'immense tristesse pour la population, notamment dans le quartier de Tarabesse, rayé de la carte, où l'odeur des cadavres est intense. Les maisons, les boutiques sont à terre. Un quartier en deuil, car toutes les familles ont été touchées.

Les monticules de pierres, de fer, de bois, d'objets en tout genre forment un immense tas sur une bande de 300 mètres. Et depuis 48 heures, les secours tentent de trouver des survivants, en vain pour le moment.

Shahid a 55 ans. Il est venu prêter main-forte aux pompiers, au bord des larmes. Il vient d'aider à sortir le corps d'une femme : « Priez pour nous, pour cette situation, dit-il. On a évacué une femme, morte, à l'aide des sapeurs-pompiers. Malheureusement, la femme est morte. La famille est très, très triste, même nous. »

%

Dans la pente du quartier Tarabesse se trouve Hassan, 23 ans. Devant lui, à coups de pioches et de pelles, les secours cassent une dalle en béton. Quatre corps ont été sortis des décombres : la mère, le père et les deux frères du jeune étudiant, qui était à Marrakech au moment du séisme. Les secours cherchent toujours son beau-frère.

La ville de Ljoukak a donc été dévastée, comme tous les villages et les hameaux que nous avons traversés pour arriver ici. Et tout le long, les besoins en vivres, en couvertures, en tentes comme en eau sont immenses.

C'est vraiment catastrophique, si je peux dire. C'est tout ce que je peux dire : c'est catastrophique. Ce que j'ai vu dans les montagnes, parce que vraiment, j'étais au centre du tremblement de terre, c'était vraiment horrible. Des villages entiers, des gens morts... Je ne me rappelle pas tout ce que j'ai vu, mais ça, ça m'a vraiment bloqué l'esprit. S'il y a quelqu'un qui peut aider le Maroc, c'est le moment exact, il faut donner de l'aide aux gens qui habitent dans les montagnes.

00:41 Le témoignage de Moustapha, 36 ans, qui a réussi à se rapprocher de l'épicentre du séisme

Guillaume Thibault

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.