Maroc: Trois jours après le séisme, la course contre la montre pour retrouver des survivants

Le tremblement de terre avec un épicentre dans les montagnes du Haut Atlas a provoqué des dégâts dans la ville historique de Marrakech, au Maroc.

Au Maroc, malgré la douleur et la tristesse, la mobilisation est forte pour venir en aide aux sinistrés. Et cet élan est national, sur la RN7 qui permet d'accéder aux montagnes du haut-atlas les citoyens n'ont pas hésité une seconde pour venir aider les victimes du séisme.

C'est une rencontre sous un arbre, celle de deux femmes, engagées. Siam est native de la région, pour elle venir en aide aux réfugiés est une évidence. « Ça fait trois jours qu'ils ne mangent que des figues, ils ne trouvent rien à manger ni à boire », raconte-t-elle.

Aux côtés de Siam, Ouda, étudiante à Marrakech, est choquée par l'étendue des dégâts. « Il n'y a plus rien. Il n'y a que des débris et des toits effondrés. Il y a juste une route et la montagne. Ça fait mal au coeur », confie-t-elle.

Trois jours après le séisme, la route nationale 7 était littéralement bloquée car la mobilisation est importante et nationale, explique Siam. « Il y a du monde qui arrive de partout, Tanger, Rabat, Casablanca, Agadir... Ça réchauffe le coeur », selon elle.

Marquées dans leurs coeurs, les communautés de l'Atlas, ancrées dans les montagnes, ont une immense force de résilience, estime Ouda. « On était avec des enfants qui souriaient et chantaient avec nous et à la fin, ils nous ont dit avoir perdu sept frères et soeurs. Moi si cela avait été mon cas, je n'aurais pas été là à rigoler. Il faut que la vie continue pour eux et donc il faut venir en aide à tous ces gens qui n'ont plus rien à manger, à boire », constate la jeune femme.

« La survie est toujours possible à ce stade »

Ultrasons, chiens, drones, les sauveteurs internationaux sont arrivés équipés dans les montagnes marocaines. Et dès leur arrivée, les équipes se sont immédiatement mises au travail. Réunis à l'entrée d'Amizmiz, Britanniques, Qataris, Émiriens et Espagnols sont aussitôt partis sur le terrain à la recherche de survivants. « La survie est toujours possible à ce stade. Nous avons espoir. Nous ne cherchons pas les corps mais uniquement les victimes vivantes », raconte Roz Gourdon, le chef des sauveteurs anglais.

Mohamed, un habitant, voit passer les équipes et apprécient leurs efforts. « On les remercie. Que Dieu les bénisse. Ils ont du matériel et nous aident. Nous aussi les aideront un jour s'ils ont besoin », raconte-t-il.

À côté de Mohamed, Rachid souhaite apporter des précisions : « C'est juste qu'il faut de l'organisation, de la coordination ». Chaque heure qui passe voit diminuer les espoirs de retrouver des survivants dans les décombres. La course contre-la-montre est dans la tête de tous, sauveteurs comme citoyens.

« Les Marocains en temps de crise, on peut compter sur eux »

Et Marrakech, par exemple, ne fait pas exception et voit son lot d'habitants mobilisés. À une centaine de mètre à peine du bâtiment des urgences, une cinquantaine de bénévoles s'activent, raconte notre envoyée spéciale. Une voiture se gare et les hommes déchargent packs d'eau, caisses de fruits et cartons de pain qu'ils confient aux femmes.

Nadia, la vingtaine, est venue prêter main forte : « On est là pour aider à préparer des sacs avec des produits de première nécessité. Il y a des fruits, du pain, des oeufs durs, du lait... C'est important ».

En quelques instants, la voiture a déjà quitté les lieux pour ne pas gêner la circulation des ambulances, nous explique Abdelilah Tououchat. Il est à la tête de l'association de bienfaisance et de développement sociale en charge de cette zone autour des hôpitaux de Marrakech. « Dieu merci, les Marocains sont vraiment généreux. Chacun donne ce qu'il peut. Depuis hier ça n'arrête pas. Les gens nous apportent des aliments, il y en a qui préparent des sandwichs, d'autres qui remplissent les sacs. Regardez toutes ces couvertures. Et puis on essaie de trouver véhicules pour acheminer tout ça dans les villages pour les aider à survivre à ses moments difficiles. Dieu merci, les Marocains en temps de crise, on peut compter sur eux », témoigne l'homme.

À peine remplis, les sacs sont chargés dans un grand taxi. Son propriétaire a proposé gratuitement ses services.

À Tanger aussi, les associations et la population se mobilisent pour aider les sinistrés. Les premières remorques chargées de vivres et matériels sont partis pour les villages de montagne les plus touchés. Ecoutez le reportage de notre correspondante, Maud Ninauve.

15 remorques de 22 tonnes sont partis hier soir direction Chichaoua et Taraudant, les deux régions les plus touchées après le village de Montagne d'Al Haouz. Le plus difficile reste à venir, accéder aux populations sinistrées.

01:10 L'accès aux villages et aux victimes et le grand défi de cette aide humanitaire

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